Syndrome de La Havane : les États-Unis excluent l’implication d’une puissance étrangère

L’ambassade américaine à La Havane (image d’illustration).
L’ambassade américaine à La Havane (image d’illustration).

INTERNATIONAL - Le renseignement américain a estimé mercredi 1er mars « très improbable » qu’une puissance étrangère ou une arme soit à l’origine du mystérieux « syndrome de La Havane », ce trouble inexpliqué qui a affecté des dizaines de diplomates ou employés américains d’ambassades.

« Sur la base d’un effort collectif impliquant les agences du renseignement (...), je peux partager avec vous que la plupart d’entre elles ont conclu à présent qu’il est ’’très improbable’’ qu’une entité étrangère soit responsable » de ces troubles, a déclaré la Directrice nationale du renseignement, Avril Haines, dans un communiqué, tout en précisant que les agences avaient divers niveaux de « confiance » dans leur évaluation.

Le renseignement américain estime encore que les symptômes observés par ces employés étaient « probablement dus à des facteurs n’impliquant pas une entité étrangère comme des conditions pré-existantes, des maladies conventionnelles ou des facteurs environnementaux », selon le communiqué.

Des troubles à Cuba, en Chine ou encore en Russie

Avril Haines, ainsi que le directeur de la CIA William Burns et d’autres responsables américains se sont empressés de dire que ces conclusions ne remettaient pas en cause ni ne minimisaient « en rien » les troubles réels rapportés par les personnes affectées.

Ces troubles de santé (migraines, vertiges, nausées, troubles de la vision...) ont d’abord frappé des diplomates américains et canadiens en poste à Cuba en 2016, d’où son nom de « syndrome de La Havane ».

Ces « incidents anormaux de santé », selon la terminologie employée aux États-Unis, ont ensuite été signalés ailleurs dans le monde (Chine, Allemagne, Australie, Russie, Autriche) et même à Washington. Le syndrome de La Havane reste à ce jour inexpliqué par les scientifiques qui ont multiplié les hypothèses.

Toutefois, sept agences de renseignement ont examiné au cours de ces dernières années environ 1 000 cas « d’incidents anormaux de santé » et cinq d’entre elles en ont conclu qu’il était « très improbable » que ces troubles aient été provoqués par une attaque délibérée. L’une des agences juge cette hypothèse comme « improbable » seulement, tandis qu’une autre s’abstient de conclusion, selon le rapport.

Un précédent rapport ciblait les ondes électromagnétiques

Cette conclusion semble aller à l’encontre d’un rapport d’experts publié il y a un an selon lequel des ondes électromagnétiques pourraient avoir été dans certains cas à l’origine du mystérieux syndrome, soutenant ainsi la thèse d’attaques délibérées.

Mais dans sa dernière évaluation, le renseignement américain conclu qu’il « n’y a pas de preuve crédible qu’un adversaire étranger dispose d’une arme ou d’un mécanisme ayant provoqué ces troubles ».

La CIA avait déjà l’année dernière jugé « improbable » qu’une entité étrangère ait pu engager une campagne systématique visant des employés dans les ambassades américaines à travers le monde mais sans pour autant l’exclure dans une vingtaine de cas.

Conséquences diplomatiques

Pour l’avocat Mark Zaid, qui dit représenter plus d’une vingtaine de personnes souffrantes, « cette dernière évaluation du renseignement américain manque de transparence et nous continuons à questionner l’exactitude de ces conclusions ».

« Il est inconcevable qu’au regard des nombreuses questions restées sans réponse que ce rapport aujourd’hui soit le dernier mot », a-t-il dit.

En août 2021, la visite à Hanoï de la vice-présidente américaine Kamala Harris avait été retardée de trois heures après une alerte de ce type dans la capitale vietnamienne.

En septembre 2017, l’ancien président Donald Trump avait ordonné le départ de la quasi-totalité des employés de l’ambassade des États-Unis à La Havane, en raison de ce supposé « syndrome ». L’ambassade américaine a repris début janvier la délivrance de visas pour les Cubains désirant s’installer aux États-Unis.

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