Syndrome de l'intestin irritable : changer son alimentation serait plus efficace que les médicaments, selon une étude

Pour soulager les symptômes liés au syndrome de l’intestin irritable, le plus efficace serait de changer d'alimentation.

Les chercheurs ont comparé trois traitements : deux diététiques et un basé sur l'utilisation de médicaments. (Getty Images/Science Photo Libra)

5 à 10 % de la population française souffre du syndrome de l’intestin irritable d'après les chiffres du Conseil National Professionnel d’Hépato-Gastroentérologie. Si ce trouble du fonctionnement de l'intestin n'est pas grave pour la santé, il peut considérablement altérer la qualité de vie.

Comme le rapporte Ameli Santé, la prise en charge médicale vise à diminuer l'intensité des symptômes, à améliorer la vie quotidienne et à identifier certains facteurs déclenchants. Il est recommandé de prendre des repas à heures régulières, de manger la bonne quantité et de prendre des repas au calme sans autre stimulation.

Trois traitements comparés

Selon une récente étude menée à l’Université de Göteborg (Suède), un traitement diététique serait plus efficace que les médicaments pour soulager le syndrome de l'intestin irritable. Les conclusions ont été publiée dans The Lancet Gastroenterology & Hepatology. Les chercheurs ont comparé trois traitements : deux diététiques et un basé sur l'utilisation de médicaments.

Le premier groupe a reçu des conseils diététiques traditionnels. Par exemple, les produits contenant du lactose, des légumineuses, des oignons et des céréales, qui fermentent dans le côlon peuvent provoquer des douleurs aux patients souffrant du syndrome de l'intestin irritable. Le deuxième groupe a reçu un traitement diététique pauvre en glucides et riche en protéines et en graisses. Dans le troisième groupe, le meilleur médicament a été administré en fonction des symptômes les plus gênants.

L'impact de l'alimentation

"Parmi ceux qui ont reçu des conseils diététiques traditionnels concernant le SCI et une faible teneur en FODMAP, 76 % ont présenté des symptômes considérablement réduits. Dans le groupe recevant peu de glucides et riche en protéines et en graisses, la proportion était de 71 %, et dans le groupe médicamenteux de 58 %", rapportent les conclusions de cette étude dans un communiqué de presse.

"Avec cette étude, nous pouvons montrer que l'alimentation joue un rôle central dans le traitement du SCI, mais qu'il existe plusieurs traitements alternatifs efficaces", explique Sanna Nybacka, chercheuse et diététicienne. Tous les groupes ont signalé une qualité de vie significativement meilleure, moins de symptômes physiques et moins de symptômes d’anxiété et de dépression.

Six mois après l'essai, lorsque les participants des groupes diététiques étaient partiellement revenus à leurs habitudes alimentaires antérieures, une grande proportion présentait encore un soulagement cliniquement significatif de leurs symptômes.

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