Les syndicats argentins défient Javier Milei avec une grève et des manifestations monstres

Les syndicats argentins ont entamé mercredi 24 janvier une grève générale de douze heures “contre les mesures d’austérité et les réformes du président libertaire Javier Milei”, relate la chaîne de télévision américaine CNN. Cette grève a entraîné des perturbations dans les transports, notamment aériens, mais aussi dans les banques, les hôpitaux et les services publics.

Selon le correspondant en Argentine du quotidien espagnol El País, “le pays n’est pas à vendre” a été le slogan le plus scandé devant le Congrès, où la Confédération générale du travail (CGT), le plus grand syndicat d’Argentine, avait appelé à manifester pour accompagner la grève générale.

Des centaines de milliers de personnes, “chauffeurs routiers, personnels de santé, fonctionnaires, retraités, locataires, compagnies de théâtre, éditeurs de livres ou militants écologistes”, détaille El País, se sont ainsi rassemblées dans la capitale et dans tout le pays, “pour dire non au démantèlement de l’État”.

Porter un coup décisif aux deux principaux projets de réformes

Cette mobilisation a “dépassé toutes les attentes” des syndicats, qui se posent désormais la question de la suite à donner au mouvement pour maintenir la pression, explique l’hebdomadaire Tiempo, proche de l’ancien gouvernement péroniste. Si le dispositif de sécurité drastique annoncé par la ministre de la Sécurité, Patricia Bullrich, a été, toujours selon Tiempo,débordé par l’ampleur de l’action”, celle-ci a affirmé sur X qu’“aucune grève ne peut nous arrêter”, traitant les syndicalistes de “mafieux” et de “gestionnaires de la pauvreté”, qui défendent “leurs privilèges et résistent au changement que la société a choisi démocratiquement”.

La CGT espère de son côté que “l’élan de la grève et de la manifestation servira de tremplin pour intensifier les actions”, afin de “porter un coup décisif” aux deux principaux projets de réformes du gouvernement : le projet de loi “omnibus” soumis au Congrès et un “mégadécret” déréglementant et privatisant des pans entiers de l’économie. Or il se trouve que le décret a été partiellement invalidé mercredi par un juge du tribunal du travail. Les articles censurés concernent notamment le droit de grève, que Milei a promis de fortement limiter. Mais il s’agit d’une mesure “conservatoire”, explique le quotidien généraliste La Prensa, en attendant une décision du Congrès.

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