Le syndicat des arbitres vole au secours de Stéphanie Frappart, menacée et escortée par la police en Grèce

Le syndicat des arbitres français a exprimé ce lundi son soutien à Stéphanie Frappart, menacée et escortée par la police samedi après la finale de la Coupe de Grèce à Volos, où ses décisions ont provoqué la colère des joueurs et dirigeants de l'Aris Salonique.

"De telles attitudes montrent une nouvelle fois l'irrespect le plus total et la négligence la plus absurde à l'égard de la fonction d'arbitre, et la partialité des acteurs de ce match. Il y a encore beaucoup de travail. Bravo Stéphanie", affirme le syndicat des arbitres du football d'élite (SAFE) sur X.

"Quatre décisions importantes ont été prises et bien prises"

Première femme à arbitrer la finale d'une Coupe de Grèce, Stéphanie Frappart a expulsé trois joueurs lors de ce match, disputé à huis clos et remporté par le Panathinaïkos face à l'Aris Salonique (1-0), grâce à un but inscrit au bout du temps additionnel (90e+7). Ce qui a provoqué la colère de plusieurs joueurs et dirigeants de Salonique obligeant l'arbitre française à quitter le stade sous escorte policière.

"Si les comportements de l'équipe perdante à la fin du match sont indignes des valeurs du football, les amoureux de notre sport peuvent être rassurés : tout s'est bien passé ensuite pour l'équipe arbitrale" a voulu rassurer le SAFE.

En Grèce, la nomination d'arbitres étrangers est devenue une pratique récurrente pour les matches à enjeux, dans un contexte miné par la violence et la corruption. Cette saison, les violences qui ont secoué le monde du sport en Grèce ont conduit les autorités à décréter le huis clos pour les matches du Championnat entre décembre et février.

"Les arbitres français ont été désignés sur demande de la Fédération de Grèce pour une totale neutralité, pour un match tenu à huis clos" a rappelé le syndicat. "Sans refaire le fil du match, 4 décisions importantes ont été prises et bien prises (toutes contrôlées et validées par la VAR) : 3 exclusions et le but au bout du temps additionnel décompté pour de nombreux arrêts de jeu", a encore affirmé le syndicat. "Que lui reprocher ? D'avoir fait son travail dans un contexte houleux, avec impartialité", a-t-il conclu réaffirmant son soutien à son officielle.

Pionnière, Stéphanie Frappart, 40 ans, fut la première femme à arbitrer une phase finale de Coupe du monde masculine, fin 2022 au Qatar, mais elle n'a pas été retenue pour l'Euro 2024 qui se jouera cet été en Allemagne (14 juin-14 juillet).

Article original publié sur RMC Sport