Le sursaut gamma le plus brillant de tous les temps a eu des conséquences sur la Terre

Le sursaut gamma BOAT a été émis à une distance d'environ deux milliards d'années-lumière. Ce flash lumineux a affecté l'atmosphère terrestre de façon inédite. Que se serait-il passé si BOAT avait été produit dans la Voie lactée, notre propre galaxie ?

Un flash de lumière d'une énergie record, qui a atteint la Terre l'an dernier au terme d'un voyage de deux milliards d'années-lumière à travers le cosmos, a perturbé les hautes couches de l'atmosphère de manière inédite, selon une étude publiée mardi 14 novembre 2023.

Une question débattue depuis 20 ans

Le 9 octobre 2022, les astronomes ont détecté une gigantesque éruption de rayons gamma, la forme la plus intense du rayonnement électromagnétique, un phénomène provoqué par les évènements les plus extrêmes de l'Univers, comme les explosions d'étoiles géantes.

Ce sursaut gamma surnommé BOAT ("Brightest Of All Time": "Le plus brillant de tous les temps"), émis à une distance d'environ deux milliards d'années-lumière, a illuminé les télescopes pendant seulement sept minutes, mais laissé une lumière résiduelle visible par les astronomes amateurs pendant sept heures.

Le puissant éclair a activé des détecteurs de foudre en Inde, et déclenché des instruments dédiés à l'étude des éruptions solaires. Rapidement, les scientifiques ont pu déterminer son impact sur les communications radio en grandes ondes dans la partie inférieure de l'ionosphère (la couche supérieure de l'atmosphère terrestre), entre 60 et 350 kilomètres d'altitude.

En poursuivant l'analyse du phénomène, des chercheurs italiens et chinois ont observé, pour la première fois, qu'il avait aussi touché la partie haute de cette même ionosphère.

Située entre 350 et 950 kilomètres au-dessus de la Terre, près de la limite de l'espace, la haute ionosphère est l'endroit où le rayonnement du Soleil se transforme en particules chargées qui forment un important champ électrique.

Depuis une vingtaine d'années, les experts débattent de la possibilité que les sursauts gamma puissent affecter la haute ionosphère, explique à l'AFP Mirko Piersanti, auteur principal de l'étude parue dans Nature Communications. "Je pense que nous avons enfin répondu à cette question", a commenté ce chercheur à l'université italienne de L'Aquila.

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