La superintelligence, c’est pour quand ?

La machine va-t-elle fatalement surpasser l’humain, voire le détruire ? Le chercheur Jean-Gabriel Ganascia réfute cette thèse.

Achaque nouvelle performance d’un réseau de neurones, on sent comme une certaine perte de confiance de la part de l’humanité. Comme s’il existait une compétition d’intelligence dans laquelle le lièvre humain serait en train de se faire implacablement rattraper par la tortue machine. La prise de conscience remonte à mars 2016 quand AlphaGo, le programme de Google DeepMind, a battu le champion coréen de go Lee Sedol. Mais ce n’était qu’un début.

En quelques mois, les avancées se sont multipliées. Une version améliorée d’AlphaGo a pris incognito la tête du classement mondial sur les programmes de go en ligne qui rassemblent tous les plus grands joueurs. Un autre programme a balayé sans état d’âme, si l’on ose dire, de grands joueurs de poker. Et les performances en reconnaissance d’images et en traduction (lire ci-contre) ne cessent de repousser les limites connues jusqu’ici. D’où la grande question : à ce rythme, quelle est notre date de péremption ?

Croyances. Ce n’est plus un débat réservé aux fictions d’anticipation. De grands noms ont déjà fait part de leur angoisse millénariste sur une prise de pouvoir prochaine des machines si on n’y prenait garde. Ainsi l’astrophysicien Stephen Hawking s’inquiète-t-il régulièrement de l’avènement d’une intelligence «complète» qui surpasserait un être humain limité par la lenteur de l’évolution biologique. Ils sont nombreux (Elon Musk, Bill Gates, etc.) à discourir sur un péril à venir si l’on ne fait pas tout aujourd’hui pour s’assurer d’une gentillesse préprogrammée des intelligences artificielles.

Mais d’autres sont plus optimistes. Infiniment plus, même. Il s’agit des apôtres de la «singularité» dont le gourou, Ray Kurzweil, un génie de la technologie à l’origine de nombreuses inventions, est actuellement salarié par Google. Il prédit l’avènement d’une superintelligence pour 2045 environ (on n’est pas à (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Les nouvelles machines à écrire
Intelligence artificielle L’homme dépassé?
Jonathan Littell, les racines de la violence
Bruno le roux Lui, il s’en va
Les nouvelles machines à écrire