Un Sud-Africain sur trois avoue avoir commis un viol
Au lendemain de la journée contre les violences faites aux femmes, une étude montre une nouvelle fois l'ampleur du problème. Il s'agit aujourd'hui d'une étude accablante sur le problème des viols en Afrique du Sud: des chercheurs ont découvert que plus d'un homme sur trois avoue avoir commis un viol. Et plus de trois hommes sur quatres affirment avoir perpétré des violences sur des femmes, lit-on sur le Guardian. Et ce n'est pas fini: en parcourant l'article du quotidien britannique, les chiffres se font de plus en plus inquiétants. Ainsi, près de 9 hommes sur 10 estiment qu'une femme doit obéir à son mari... un avis partagé par 6 femmes sur 10. Ces résultats sont le fruit d'une nouvelle étude du Medical Research Council à Gauteng, la province la plus prospère du pays. Les chercheurs ont interrogé 511 femmes et 487 hommes, dont 90% de noirs et 10% de blancs. Ils ont découvert que 37,4% des hommes avouent avoir commis un viol, et 25,3% des femmes affirment avoir été violées. Plus de chance d'être violée que d'apprendre à lire «Le recours à la violence est si fréquent que non seulement il est perçu comme légitime, mais souvent les femmes l'oublient, elles le perçoivent comme quelque chose de normal, s'inquiète Rachel Jewkes, du MRC. La chercheuse évoque ses études sur les comportements des hommmes et des femmes. Si les Sud-Africains estiment que les «hommes comme les femmes doivent être traités de la même façon», 86,7% des hommes et 57,9% des femmes affirment aussi qu'«une femme doit obéir à son mari». Pas étonnant alors que près de 53,9% des hommes et 29,8% des femmes croient que l'homme «doit avoir le dernier mot dans toutes les affaires de famille», et que 37,3% des hommes et 23,2% des femmes estiment qu'«une femme doit demander l'autorisation de son mari pour avoir un travail rémunéré». En juin 2009, le Medical Research Council avait publié une enquête sur le même thème. A l'époque, il en ressortait qu'un homme sur quatre avait déjà commis un viol. L'enquête portait sur 1.738 hommes habitant dans les provinces du KwaZulu-Natal du Cap oriental. L'étude montrait également que les trois quart de ceux ayant avoué avoir déjà violé l'avaient fait pour la première fois alors qu'ils étaient encore adolescents. Les pratiques telles que le viol en réunion seraient courantes car elles sont considérées par beaucoup comme un rite de camaraderie masculine. Un répondant sur vingt avait déclaré avoir violé une femme ou une fille dans l'année. D'après un sondage établi par l'ONU entre 1998 et 2000, l'Afrique du Sud a le plus fort taux mondial de viol par habitant. Ce sondage estime qu'une femme née en Afrique du Sud a plus de chance d'être violée que d'apprendre à lire. Société patriarcale oblige, la question des viols concerne aussi les homosexuels. Ainsi, les viols punitifs contre des femmes accusées d'être lesbiennes sont encore monnaie commune. La ville du Cap accueillait mi-novembre une conférence sur le droit des homosexuels en Afrique. Un chantier titanesque.