En Suède, les élans transforment certains coins de forêt en désert

Cela fait des années que Holmen, un des plus grands groupes forestiers suédois, tente d’agrandir une de ses parcelles dans le comté de Västerbotten, dans le nord de la Suède, en plantant des pins. Mais, comme chaque année, les jeunes arbres sont mangés et piétinés par un groupe d’élans dits “migrateurs”. “Nous perdons chaque année 100 % de la nouvelle forêt qui pousse ici”, déplore Michael Burström, un des responsables de Holmen, dans un article écrit par la correspondante de Dagens Nyheter dans la région.

L’élan, grand cervidé pouvant peser jusqu’à 600 kilos et surnommé “roi de la forêt” par les Suédois, peut être amené à quitter les zones de plaines pendant l’hiver, lorsque l’herbe est recouverte par la neige. Son périple pour trouver de la nourriture, qui dure jusqu’à huit semaines, le conduit jusqu’aux forêts où la végétation est plus facilement accessible. En l’occurrence, sur les parcelles de Holmen, plus d’une centaine de ces mammifères se sont rassemblés dans une zone grande comme 130 terrains de football.

“La chasse risque de disparaître”

“Dans les cas les plus extrêmes, les lieux ressemblent à un désert”, admet Fredrik Widemo, chercheur à l’Université suédoise des sciences agricoles, à Umeaa (Nord), interviewé par le journal de Stockholm.

Pour Holmen et les autres groupes forestiers, il faut réduire le nombre d’élans vivant en Suède, puisqu’ils ne se laissent pas intimider. Or l’idée d’en abattre davantage n’est pas populaire chez les chasseurs eux-mêmes, constate Dagens Nyheter, “puisque la population d’élans a fortement diminué depuis l’apogée des années 1980”.

Actuellement, environ 250 000 à 300 000 élans vivent dans les forêts suédoises, et 68 000 d’entre eux ont été abattus lors de la chasse autorisée en 2023, selon la branche suédoise de l’ONG WWF. À ce rythme-là, “la chasse risque de disparaître”, redoutait un des chasseurs alors rencontrés par Dagens Nyheter.

Pour le chercheur Fredrik Widemo, la solution ne passe pas que par une réduction contrôlée du nombre de têtes. D’une manière ou d’une autre, la nourriture “doit être rendue plus disponible”.

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