La stratégie des Soulèvements de la Terre ne plaît pas à Delphine Batho mais elle récuse leur dissolution

La stratégie des Soulèvements de la Terre ne plaît pas à Delphine Batho mais elle estime également qu’une dissolution est « contraire à l’État de droit »
La stratégie des Soulèvements de la Terre ne plaît pas à Delphine Batho mais elle estime également qu’une dissolution est « contraire à l’État de droit »

POLITIQUE - Pas fan. Delphine Batho, députée écologiste, n’est pas tout à fait d’accord avec la façon de faire des Soulèvements de la Terre, collectif écologiste menacé de dissolution ce mercredi 21 juin pour son implication dans des rassemblements émaillés de violences ou interdites.

« Je ne suis pas alignée avec la stratégie des Soulèvements de la terre qui me paraît contreproductive. La violence est un piège qui fait le lit de l’autoritarisme, qui peut faire aussi le lit de l’extrême droite », a déclaré la députée des Deux-Sèvres sur franceinfo.

« La désobéissance civile et la radicalité de la décroissance ne se confondent pas avec la violence. J’appelle les élus écologistes et tous les militants à tenir bon sur la non-violence », a-t-elle poursuivi, préférant appeler au vote et à « la démocratie » pour « renverser le pouvoir actuel particulièrement fragile. » « Les urnes seront toujours plus efficaces que n’importe quelle action de sabotage », ajoute-t-elle.

Lors de la manifestation contre le projet de méga-bassines de Sainte-Soline, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait dénoncé « l’écoterrorisme » des auteurs de violences en pointant du doigt ce groupe, présenté comme appartenant à l’ultragauche. Une procédure de dissolution engagée à sa demande le 28 mars est restée bloquée pendant plus de deux mois, mais le décret doit finalement être présenté ce mercredi en Conseil des ministres.

La dissolution « contraire à l’état de droit »

Cette décision est dénoncée par la gauche, Delphine Batho comprise, en dépit de sa prise de distance avec les méthodes du collectif. La dissolution « me paraît contraire à l’état de droit », souligne l’ancienne ministre de l’Écologie (2012-2013), listant les raisons juridiques qui peuvent le justifier : « des provocations à des agissements armés, des groupes de combat, des milices privées, des collaborations avec l’ennemi, des provocations au terrorisme, des appels à la haine et à la discrimination, des atteintes à l’intégrité nationale ou à la forme républicaine des institutions. » « Est-ce qu’on est dans ce cas de figure s’agissant d’atteintes aux biens ou d’affrontements avec la police ? Je ne crois pas », estime la députée.

Elle a aussi jugé « très grave » l’utilisation du terme « écoterrorisme ». La veille, la Première ministre Élisabeth Borne n’a pas non plus voulu reprendre à son compte l’expression de son ministre de l’Intérieur. En évoquant Sainte-Soline, elle a cependant dénoncé lors d’un entretien avec Brut des actes qui « sans être forcément dans du terrorisme » sont « la violence extrême avec la volonté de blesser, voire de tuer les policiers. »

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