Strasbourg : un commerçant menacé de mort après avoir renvoyé une intérimaire voilée, la police enquête

Un commerçant à Strasbourg a été menacé de mort après avoir renvoyé une intérimaire voilée. (photo d’illustration)
FRED TANNEAU / AFP Un commerçant à Strasbourg a été menacé de mort après avoir renvoyé une intérimaire voilée. (photo d’illustration)

FAITS DIVERS - L’affaire est née jeudi 11 avril sur les réseaux sociaux. Une vidéo de cinq minutes, où l’on peut voir une femme voilée se voir refuser du travail dans une boutique Geox en raison de son voile islamique, y est devenue virale. Elle a en effet été vue plus d’un million de fois.

Sur les images, le gérant de ce magasin strasbourgeois refuse que la jeune femme intérimaire commence sa mission, considérant qu’elle n’a pas « la tenue adéquate ». « On est en France madame, c’est dans la loi », lui explique-t-il notamment. Mais dans les termes de son contrat, « il n’y a pas écrit que je ne dois pas mettre le voile », avance la jeune femme.

Depuis, le patron a reçu de très nombreuses menaces de mort et insultes, sur les réseaux sociaux et au téléphone. Il a décidé de riposter en déposant deux plaintes, selon RTL ce vendredi 12 avril : l’une contre la jeune intérimaire pour atteinte à la vie privée et enregistrement de données à caractère personnel ; l’autre contre les personnes qui le harcèlent pour diffamation, injures raciales et appels malveillants. L’information a été confirmée par la suite auprès du Parisien et du Figaro.

Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de Strasbourg, indique le parquet.

Un type d’interdiction légal, mais codifié

D’après RTL, la jeune femme avait déjà travaillé dans ce magasin par le passé. Mais à l’époque, elle n’était pas voilée. S’il n’est pas directement interdit dans la loi de porter un voile sur son lieu de travail, le règlement intérieur de ce magasin strasbourgeois prévoit que les employés ne portent ni casquettes, ni foulards, ni couvre-chefs. Un type d’interdiction légal, tant qu’il reste proportionné.

De même, l’interdiction du port d’un signe religieux reste possible si le salarié est en contact avec la clientèle, ce qui doit être mentionné dans les textes réglementaires de l’entreprise, explique Le Parisien.

Ce vendredi, la jeune femme a publié une nouvelle vidéo sur les réseaux sociaux. Elle y explique être « une nouvelle voilée », révélant cacher volontairement aux agences d’intérim le fait qu’elle porte le voile. « Bien évidemment que je n’ai pas changé mon profil LinkedIn, ni sur mon CV, de peur que les recruteurs abandonnent toute poursuite avant de m’avoir vue », confie-t-elle. « Je ne vais pas changer de comportement en un claquement de doigts, ça va prendre du temps mais je vais être sur la bonne voie, c’est ça l’essentiel », conclut la jeune femme.

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