Dans « Squid Game : le défi » sur Netflix, personne ne meurt mais c’est presque plus angoissant

Le jeu de téléréalité Netflix « Squid Game: le défi » reprend les codes de la série coréenne.  
COURTESY OF NETFLIX Le jeu de téléréalité Netflix « Squid Game: le défi » reprend les codes de la série coréenne.

NETFLIX - « Ne pas tricher, c’est se limiter » : la couleur est annoncée dès les premières secondes du premier épisode. Netflix a mis en ligne ce mercredi 22 novembre les cinq premiers épisodes de son jeu de téléréalité Squid Game Challenge, adapté de la série coréenne à succès. Le principe est presque le même que dans Squid Game dont le tournage de la saison 2 a commencé cet été. 456 joueurs triés sur le volet s’affrontent dans une série de jeux « pour enfants », et s’éliminent progressivement, jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un.

La suite des épisodes arrivera le 29 novembre (quatre épisodes), avant un épisode final le 6 décembre.

Ici, pas d’effusion d’hémoglobine, lorsqu’ils sont éliminés d’un jeu, les candidats ne meurent pas. Leur sortie est symbolisée souvent par une bille de peinture noire qui explose sur leur torse. Les joueurs venus de plusieurs pays se sont inscrits, en pleine conscience et volontairement. Et pour cause, les enjeux sont énormes : la tirelire géante contient la somme astronomique de 4, 56 millions de dollars, soit quasiment 4,2 millions d’euros.

Certes, c’est bien moins que les quelque 38 millions de dollars que Seong Gi-hun remporte à la fin de la saison 1, mais il ne s’agit pas d’une fiction. Ici, de vraies gens sont prêts à tout ou presque pour l’obtenir.

Le prisme de la stratégie dans Squid Game le défi

Les joueurs sont d’ailleurs visiblement presque tous des fans de la série, connaissent les ficelles des jeux. Ils savent qu’il faut par exemple éviter le parapluie dans le jeu du biscuit. Ou bien qu’il ne faut pas s’attirer les foudres des « gros bras », en prévision du tir à la corde. Ils mettent donc immédiatement en place des stratégies pour tenter de prévenir les éliminations. Mais ce qu’ils ne savent pas en revanche, c’est que la production a décidé d’épicer un peu plus leur aventure.

Netflix a choisi d’intégrer des éléments stratégiques supplémentaires qui permettent de rythmer les épisodes entre les jeux, et d’ajouter de l’huile sur le feu dans des situations déjà brûlantes.

Certains candidats doivent ainsi prendre des décisions, ou réaliser des missions, visant à se protéger ou au contraire à éliminer d’autres joueurs. Des arbitrages face auxquels certains ne s’embarrassent guère de sentiments : « 1 personne de moins, c’est 10 000 dollars de plus dans la cagnotte », explique une joueuse.

Les joueurs du « défi » plus sévères encore ?

Et c’est précisément cet aspect qui rend l’émission à la fois addictive et franchement effrayante. Comme dans la série, les alliances vont se mettre en place progressivement, les caractères et personnalités parfois clivantes, s’affirmer. Et des frictions, naturellement, en découler. Est-ce précisément car personne ne risque sa vie, ou parce qu’il y a tant d’argent en jeu ? Force est de constater en tout cas que de nombreux candidats se montrent particulièrement retors et impitoyables.

Rien n’est fait pour qu’ils se détendent : nouveaux jeux, élimination d’une équipe complète après un compte à rebours et une impossibilité à se mettre d’accord, défaite jugée injuste, promiscuité.

Squid Game: le défi a imaginé de nouveaux jeux : ici la bataille navale.
COURTESY OF NETFLIX Squid Game: le défi a imaginé de nouveaux jeux : ici la bataille navale.

Tout est fait en revanche pour que s’exprime (parfois sans filtre) le pire : cupidité sans limite, mensonges éhontés, mauvaise foi, trahisons. Joliment emballé dans des décors multicolores, le jeu de téléréalité de Netflix montre qu’avec un tel pactole à la clef, l’entraide et le respect ont tôt fait de s’effriter.

On regarde ou on zappe ?

Les fans de la série Squid Game apprécieront la réplique exacte des décors, les costumes des gardes, les survêtements verts et les baskets blanches des candidats.

Ensuite, il y a les joueurs justement. Le duo mère fils, le voleur de nourriture, le frimeur, l’ancien sportif coach de vie, le gang des mulets ou encore le senior discret. Les épisodes mettent en avant des personnalités diverses pour les rendre attachantes, et mieux les éliminer ou les voir « survivre » un épisode de plus. Et ça fonctionne.

Le montage volontairement stressant (et parfois franchement poussif) permet de ne pas décrocher, comme dans 100 % Physical ou Outlast.

Pour certains abonnés, tous ces éléments seront suffisants pour passer un bon, voire très bon moment. Dans tous les cas, vous ne pourrez pas vous empêcher de vous demander : « Et moi, j’aurai fait quoi pour 4.56 millions de dollars ? ».

À voir également sur Le HuffPost :

« The Crown » sur Netflix : une vente aux enchères géantes d’accessoires et de costumes de la série

« Frenchie Shore » inquiète Rima Abdul Malak, pour qui c’est « à la limite de la pornographie »