Squeezie se désolidarise d’une tribune sur les influenceurs, l’UMICC fait le point

Squeezie, ici avant un défilé Louis Vuitton le 19 janvier 2023, a été l’un des premiers influenceurs à se démarquer de la tribune publiée par l’UMICC.
Squeezie, ici avant un défilé Louis Vuitton le 19 janvier 2023, a été l’un des premiers influenceurs à se démarquer de la tribune publiée par l’UMICC.

POLÉMIQUE - Un texte qui ne fait pas l’unanimité. Ce lundi 27 mars, l’Union des métiers de l’influence et des créateurs de contenu (UMICC) a réagi sur Twitter en réponse à la polémique qui a suivi la publication la veille dans le JDD d’une tribune dont elle était à l’initiative. Ce texte demande à ne pas considérer les créateurs de contenus comme une menace avant l’examen d’une proposition de loi pour encadrer leur activité.

Le groupement dit regretter que la tribune ait été mal perçue. Ce texte avait pour but de « raconter ce qu’est le métier de créateur et de soutenir l’initiative de régulation du secteur de l’influence par les pouvoirs publics afin de protéger le consommateur et que l’équilibre très positif du texte ne soit pas dénaturé lors du vote ».

« La tribune a été soumise directement ou via leur représentant aux créateurs de contenu listés pour cet accord », précise le communiqué, qui rappelle que l’UMICC est bien en faveur de la loi qui doit être étudiée à l’Assemblée à partir de mardi ou mercredi 29 mars.

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a présenté une batterie de mesures pour réguler un secteur jusqu’ici largement sans contraintes. En particulier, il veut soumettre les 150 000 influenceurs français, qui vivent souvent de la promotion de produits, « aux mêmes règles » publicitaires que les médias traditionnels.

La tribune de l’UMICC dénonce la minorité d’« influvoleurs » sur Instagram, YouTube et TikTok, qui sont régulièrement accusés de tromper les consommateurs. Les signataires disent ne pas vouloir être associés à ces influenceurs mal intentionnés.

Les youtubeurs se désolidarisent

Mais rapidement, plusieurs signataires (parmi les stars du secteur) ont décidé dans la foulée de la publication de la tribune de s’en désolidariser. « Je ne suis pas impacté par ces lois, je n’ai à perdre avec cette réforme qui est destinée à réglementer des placements de produits immoraux (...) », argue notamment Squeezie. Avant d’ajouter : « Je me réjouis que ces arnaqueurs soient enfin sanctionnés. »

Sur Twitter, le youtubeur Dr Nozman convient que le travail des créateurs de contenus « doit être mieux encadré pour éviter des dérives glauques faites par certaines personnes et certaines agences sur ces plateformes ». « Je vous le dis, je me rends compte des méthodes après coup et ça m’emmerde en fait, écrit celui-ci. Je pense qu’on nous a mal expliqué le sujet et que c’est à nous d’assumer maintenant. Surtout si nous souhaitons un internet plus safe. »

Gotaga, lui, dit n’avoir jamais signé « un truc du genre » et pense « que c’est la même chose pour au moins 90 % de la liste ». C’est effectivement le cas de Cyprien, comme il l’a assuré sur Twitter, et de Henry Tran. « On m’a simplement demandé mon accord de principe d’appuyer un texte dans l’éventualité où des sanctions juridiques pénaliseraient sans distinction les arnaqueurs du web et les créateurs de contenu », explique-t-il.

Au mois de janvier, sur fond d’une polémique entre le rappeur Booba et Magali Berdah, patronne d’une des premières agences d’influenceurs, la répression des fraudes (DGCCRF) avait publié une enquête accablante sur les pratiques du secteur : tromperie sur les produits vendus, promotion de paris sportifs risqués voire d’injections « par des esthéticiens et des non-professionnels de santé ». La proposition de loi transpartisane qui doit être examinée en séance publique à l’Assemblée nationale prévoit également d’interdire la promotion de la chirurgie esthétique.

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