Tour de France: "Je m'en moque qu'on dise que je joue à la victime", Vingegaard répond encore aux UAE
Le duel entre Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard a finalement bien lieu. Malgré une attaque à plus de 30 kilomètres de l'arrivée ce mardi lors de la 11e étape du Tour de France, le Slovène n'a pas réussi à conclure en solitaire. Repris plus tard par le Danois, le maillot jaune a même été dominé au sprint par son rival. Suffisant pour créer un point de bascule?
"Je ne pense pas avoir perdu une bataille psychologique", a répondu Tadej Pogacar après l'étape, qui l'a vu perdre une seconde sur Jonas Vingegaard en raison des bonifications. "Maintenant tout le monde voit qu'il est dans la meilleure forme de sa carrière, on peut dire que c'est un combat équitable", a aussi estimé le leader des UAE Emirates.
Depuis dimanche et l'étape des chemins blancs, la tension est montée d'un cran entre les deux équipes. Coéquipier de Tadej Pogacar, le Français Pavel Sivakov n'était pas vraiment surpris de retrouver Jonas Vingegaard à un tel niveau ce mercredi : "Depuis le départ du Tour, les Visma jouent un peu les victimes, mais on n'y a jamais vraiment cru. Tadej et lui étaient les deux grands favoris."
"Je suis la victime"
En avril dernier, lors du Tour du Pays basque, Jonas Vingegaard tombait lourdement dans une descente. Il n'était plus apparu en compétition depuis et son équipe faisait régner l'incertitude autour de sa participation puis de son état de forme. "Je m'en moque un peu, qu'on dise que je joue à la victime", a répondu le double tenant du titre. Car en réalité, je suis la victime. Peu de gars auraient été au départ du Tour après une chute comme ça. C'est déjà une grande victoire pour moi d'être là. J'avais dit que je verrais jour après jour ce dont je serais capable. Je ne savais pas du tout comment ça allait se passer."
Membre du staff de la Visma-Lease a Bike, Grischa Niermann pense que cette journée "sera un très gros avantage mental" pour son leader, qui reste malgré tout à 1 minute et 14 secondes de Tadej Pogacar. Les prochains échéances auront lieu samedi et dimanche, dans les Pyrénées. "C'est beaucoup de temps. Et il y a aussi beaucoup d'étapes à venir. Nous avons gagné une bataille aujourd'hui (ce mercredi), mais il est certain que nous n'avons pas gagné le Tour France."
"C'est comme si les rôles s'inversaient un peu et juste avoir ce sentiment de victoire, ça change vraiment notre état d'esprit et nos sensations", a lancé de son côté Matteo Jorgenson, l'un des lieutenants de Jonas Vingegaard en montagne. "Passer de croire que j'allais mourir à maintenant gagner une étape trois mois plus tard, c'est quelque chose que je n'aurais jamais imaginé", a lui déclaré le Danois, très ému par cette première victoire depuis sa chute en avril.