Y a-t-il encore une gauche pour sauver les classes pavillonnaires ?

Yannick Jadot, Mathilde Panot, Manuel Bompard, Marine Tondelier, Olivier Faure et Fabien Roussel, le 14 juin 2024.  - Credit:Abdullah Firas / Abdullah Firas/ABACA
Yannick Jadot, Mathilde Panot, Manuel Bompard, Marine Tondelier, Olivier Faure et Fabien Roussel, le 14 juin 2024. - Credit:Abdullah Firas / Abdullah Firas/ABACA

Il existe un point commun entre la défaite de Fabien Roussel dans le Nord et les difficultés électorales de François Ruffin dans la Somme. Ces deux figures de la gauche sont concurrencées par le Rassemblement national sur des terres populaires où l'écrasante majorité de la population habite en maison individuelle.

Ce détail de la maison n'en est pas un : toutes les études montrent que la gauche est en train de perdre pied chez les catégories populaires qui n'habitent pas dans les grandes villes ou leurs banlieues immédiates. François Ruffin l'a d'ailleurs bien compris, c'est l'un des rares à gauche à vouloir réconcilier, dit-il, « la France des tours » et « la France des bourgs ».

Il y a plusieurs manières d'expliquer ce phénomène…

Pour certains, c'est parce qu'il n'y aurait pas suffisamment de militants dans les zones pavillonnaires que les scores de la gauche y seraient faibles… Cette explication est recevable, mais sans doute un peu courte. Il y a d'abord et avant tout un sujet de programmes politiques qui ne sont en aucun cas conçus pour cet électorat populaire dont le mode de vie diffère de l'électorat des grandes villes.

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