"Ce serait une défaite pour le football": Gattuso contre une interdiction systématique des déplacements pour les supporteurs

"Ce serait une défaite pour le football": Gattuso contre une interdiction systématique des déplacements pour les supporteurs

Le drame survenu samedi soir à Nantes en marge de la rencontre face à l’OGC Nice a remis la question au centre des débats: faut-il interdire les déplacements de supporteurs pour en finir avec ces violences qui polluent le football?

Depuis ce week-end et le décès d’un fan du FC Nantes, mortellement blessé à l’arme blanche avant le coup d’envoi du match de Ligue 1 entre les Canaris et les Aiglons, de nombreuses voix se sont élevées pour demander une décision radicale. Interrogé sur le sujet ce mardi, à la veille de la réception de l’OL en match en retard de la 10e journée de Ligue 1 dans un contexte sécuritaire très tendu (mercredi à 21h), Gennaro Gattuso ne s’y est pas montré très favorable.

>> Revivez la conférence de presse de Gattuso et Harit avant l'OL

"Interdire le déplacement des supporteurs serait-il une solution? C'est une défaite pour le football. C'est une défaite pour le sport", a tranché le coach marseillais. "C'est normal quand quelque chose d'aussi grave arrive. Je l'ai dit il y a quelques mois, je l'ai vécu quatre, cinq fois quand j'étais joueur. À deux ou trois reprises, le match avait été suspendu. C'est une défaite pour le football. Il n'y a rien de plus beau dans le football qu'un stade plein. Avec les enfants, et leur papa. Un père et son fils. C'est émouvant. Ce doit être l'objectif."

"Un stade ne peut pas être une zone de non-droit"

"Les stades ne doivent pas être des zones de non-droit, mais comme aller au théâtre, au cinéma", a poursuivi Gennaro Gattuso face aux médias. "C'est un événement. Je rêve peut-être, mais voilà ce que je souhaite. Ça arrive aujourd'hui en France, mais je l'ai vécu en Italie quand je jouais. J'ai joué 14 ans en Italie, et ça m'est arrivé quatre, cinq fois. C'est normal de prendre des mesures. Un stade ne peut pas être une zone de non-droit. Le stade doit être un lieu de spectacle. Un événement. Un lieu où les enfants peuvent voir leurs idoles. S'enlacer avec leur maman, leur papa."

Au micro de France Inter lundi matin, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a encouragé l'interdiction de déplacement de supporteurs dès lors qu'un match présente "un risque de troubles à l’ordre public". Une position approuvée par Vincent Labrune, président de la Ligue de football professionnel.

“Je suis totalement en soutien avec les propos de la ministre des Sports, à la fois sur le fait que les problèmes de violence autour du football ne sont pas spécifiques à la France, il suffit de regarder de près ce qui se passe chez nos voisins pour s’en convaincre, et à la fois sur le fait que nous devons prendre des mesures radicales dans l’environnement de notre sport pour permettre aux fans et aux familles de venir librement à un spectacle qui doit rester une fête avant tout", a estimé l’ancien président de l’OM.

Pour la rencontre de mercredi soir entre l’OM et l’OL, six unités de forces mobiles (environ 80 gendarmes/policiers chacune) seront déployées à Marseille afin d'assurer la sécurité de cette rencontre classée, d'après les informations de RMC Sport, 4 sur 5 par les services de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH). Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a par ailleurs interdit le déplacement des supporteurs de l'Olympique lyonnais à Marseille.

Article original publié sur RMC Sport