Que reste-t-il de l’Otan en France ?

Le bâtiment de l'université Paris-Dauphine a été le siège de l'Otan entre 1957 et 1966.  - Credit:Simon Isabelle/Sipa
Le bâtiment de l'université Paris-Dauphine a été le siège de l'Otan entre 1957 et 1966. - Credit:Simon Isabelle/Sipa

Le 23 juillet 1951, Dwight D. Eisenhower, en présence du président français Vincent Auriol, déclare ouvert le « Shape », pour Supreme Headquarters Allied Powers in Europe, un acronyme bien trouvé pour la « forme » (shape en anglais) nouvelle de l'Otan. La charte de l'alliance avait été signée deux ans plus tôt, le 4 avril 1949. Autre acronyme déconcertant : Eisenhower – qui n'est pas encore président des États-Unis – a pris début 1951 ses fonctions de « saceur », pour Supreme Allied Commander Europe.

Comme le raconte sa biographe Hélène Harter (Eisenhower, le chef de guerre devenu président, éditions Tallandier), le général est en train d'opérer sa mue politique. Il est alors opposé à la principale figure des républicains, son parti de cœur : Robert Taft, lequel est Otan-sceptique. C'est pour défendre l'alliance, tel un Joe Biden répliquant à un Donald Trump, que le principal artisan du Débarquement se lancera en 1952 dans la course à la Maison-Blanche.

Paris, capitale de l'Otan

Pour l'heure, celui que l'on surnomme « Ike » est à Louveciennes, sur le plateau de Villevert, en France. Le siège de l'Otan, d'abord fixé à Londres, à Belgrave Square, a été transféré à Paris après une décision prise en septembre 1950. « Le traité de l'Otan est une coquille vide pendant plus d'un an, analyse pour Le Point l'historien Frédéric Bozo, auteur de La France et l'Otan. La guerre de Corée déclenchée à l'été 1950 lui donne vie. »

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