"Je m'impatiente": Sandrine Rousseau veut un "vote" à gauche pour désigner un "ticket" pour le gouvernement
La députée écologiste Sandrine Rousseau déplore sur BFMTV-RMC ce lundi 22 juillet que la gauche prenne "trop de temps" pour désigner un candidat pour être Premier ministre, deux semaines après les législatives. Elle appelle en faveur d'un "ticket".
Quelle solution pour Matignon? Alors que la gauche n'a toujours pas trouvé de terrain d'entente pour un candidat à la tête du gouvernement, Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris, suggère qu'un "vote" soit organisé à gauche pour désigner un "ticket" avec deux personnalités politiques de gauche, sur BFMTV-RMC ce lundi 22 juillet.
"Il faut un ticket parce que sinon on n'y arrivera pas", assure l'élue.
Sandrine Rousseau évoque l'économiste Laurence Tubiana et la présidente du Conseil régional de La Réunion Huguette Bello. Ces deux noms ont été mentionnés ces dernières semaines pour rejoindre Matignon, mais la première a été refusée par les insoumis et la seconde par les socialistes.
La députée écologiste ne précise pas comment fonctionnerait exactement ce "ticket", inspiré de la politique américaine, mais qui n'a pas d'équivalent en France. Aux États-Unis, chaque candidature à la présidentielle se présente sous la forme d'un "ticket" comportant un candidat à la présidence et un autre à la vice-présidence. Il pourrait s'agir ici d'un Premier ministre et d'un numéro deux du gouvernement avec un portefeuille ministériel très élargi.
"Le temps joue contre nous"
À propos d'Huguette Bello, réunionnaise, Sandrine Rousseau se dit favorable à sa candidature à Matignon. "On a vu une parole raciste se déployer pendant la campagne. Il y a quelque chose d'intéressant à mettre une femme des territoires ultramarins qui a une solide expérience", juge-t-elle.
"Mais si c'est dans l'autre sens, ça me va aussi", dit-elle, à propos d'une arrivée à Matignon de Laurence Tubiana. "Ce ticket permettrait de nous sortir de l'ornière, il nous faut une solution, le temps joue contre nous", insiste Sandrine Rousseau, appelant à un "vote sur le ticket".
De fait, plus de deux semaines après le deuxième tour des élections législatives, où le Nouveau Front populaire est arrivé en tête, la gauche n'arrive pas à se mettre d'accord sur un nom à proposer pour succéder à Gabriel Attal comme Premier ministre.
"Je m'impatiente, je trouve que nous prenons trop de temps pour désigner ce Premier ministre", se désole l'élue parisienne.
"Chaque parti du Nouveau Front populaire dit: 'ce sera ma candidate et pas l'autre'", déplore-t-elle.
La députée LFI-NFP de Seine-Maritime Alma Dufour a réagit peu après, estimant sur BFMTV qu'il ne s'agit "pas d'une mauvaise solution si cela permet de sortir par le haut (de cette impasse), de n'humilier personne et de conserver des polarités" présentes dans l'alliance de gauche.
Faure favorable à un vote d'ici mardi
La semaine dernière, le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a appelé sur BFMTV en faveur d'un vote pour désigner un candidat ou une candidate pour Matignon.
"Il y a des candidatures qui ont été posées sur la table, il n'y en a plus aujourd'hui, à ma connaissance, que deux potentielles, celle d'Huguette Bello qui s'est retirée mais qui peut-être pourrait revenir et puis celle de Laurence Tubiana. Et bien, il y a deux candidatures, soumettons-les au vote", a-t-il soutenu jeudi.
Le PS souhaite même que ce vote arrive rapidement. "Le temps presse (...). Le Parti socialiste demande donc que ce vote des députés intervienne au plus tard mardi 23 juillet", écrit le parti de gauche dans un communiqué.
Un délai un peu court, selon Sandrine Rousseau. "Les députés sont sortis du jeu puisque la session parlementaire s'est terminée", estime-t-elle ce lundi sur BFMTV.