Reims: le gardien Florent Duparchy porte plainte contre le club après deux commotions cérébrales

Reims: le gardien Florent Duparchy porte plainte contre le club après deux commotions cérébrales

C’est une grande première dans le monde du football. Avant lui, jamais un joueur n’avait décidé de se retourner contre son club pour de tels faits. Mais face à l'abandon dont il dit être victime, Florent Duparchy a franchi le pas et décidé de porter plainte contre le Stade de Reims "pour des faits de mise en danger de la vie d’autrui" après deux commotions cérébrales qu’il estime mal prises en charge.

Le gardien de but de 23 ans, sous contrat avec Reims jusqu’en 2024, raconte son calvaire dans les colonnes de L’Equipe. Tout commence en août 2022. À l'entraînement, il prend un coup de genou dans la mâchoire et perd connaissance. "Jusqu'à mon réveil à l'hôpital, deux jours après, ça a été le trou noir. On m'avait opéré de multiples fractures et j'ai eu trois mois d'arrêt pour permettre la consolidation osseuse, détaille-t-il auprès du quotidien sportif. J'ai aussi subi un traumatisme crânien, comme indiqué sur le bilan médical, mais personne ne s'en est soucié, ne m'a parlé d'éventuels symptômes à surveiller. On s'est juste occupé de ma mâchoire et de ma perte de poids puisque j'avais dû me nourrir à la paille pendant un mois, sans pouvoir parler."

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Dans son réglement, la LFP est claire à ce sujet: selon l'instance, toute commotion cérébrale, qu'elle soit subie à l’entraînement ou en match, nécessite une prise en charge rapide par le staff médical et, au moindre doute, un examen plus poussé doit être effectué.

Un deuxième choc en mars 2023

Florent Duparchy retourne à l’entraînement fin novembre 2022, trois mois après avoir reçu ce fameux coup à la mâchoire. Au bout d’une poignée de jours, il est victime de maux de tête dès qu’il regarde la télévision, lit ou consulte son téléphone. "Une sensation que je ne connaissais pas, décrit Florent Duparchy. De la lourdeur, une pression autour du cerveau qui me donnait envie d'une seule chose: m'allonger et fermer les yeux."

Ces nausées perdurent jusqu’à mars 2023. C’est à ce moment que le portier reçoit un ballon dans la tête à l’entraînement. "Je suis tombé et en me relevant, j'étais complètement sonné, avec des troubles de la vision et des lumières jaunes devant les yeux, des nausées", précise le gardien auprès de L’Equipe. Le lendemain, il dispute un match avec l’équipe réserve contre Lens.

Le Rémois est alors dirigé par le médecin du club vers un neurologue spécialiste des commotions. Selon le récit de Florent Duparchy, le neurologue, surpris d’apprendre que son patient a déjà repris le sport, décide de l’arrêter six semaines. Cette période de repos est salvatrice et permet au portier de se débarrasser des maux de tête. À la fin de la saison, il est autorisé à reprendre le football. Il passe les trois derniers matchs de la saison de Ligue 1 sur le banc en tant que n°2 de Yehvann Diouf.

"Plus personne ne me soigne, plus personne ne me paie, je suis à l'abandon"

Désireux de changer d’air, il s’engage avec Guingamp à l’intersaison. Mais tout ne se passe pas comme prévu. Dès la première séance de plongeons sous ses nouvelles couleurs, les symptômes de sa commotion reviennent. Après avoir longtemps hésité à sortir du silence, il se décide alors à prendre la parole après avoir compris les risques qu’il prenait à chaque fois qu’il enfile les gants pour aller s’entraîner. Le médecin de Guingamp l’emmène alors faire de nouveaux tests. Le bilan passé chez un neuropsychologue n’est pas bon. Guingamp décide de faire marche arrière et de ne pas l’engager, Florent Duparchy ayant seulement signé un avenant à son contrat.

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Selon le gardien, Reims et Guingamp se renvoient désormais tous les deux la balle, même si la LFP considère qu’il est sous contrat avec le club champenois. Désormais retour dans sa région natale, Florent Duparchy se sent abandonné. "Je n'ai aucune nouvelle de Reims. Mon avocat a envoyé un courrier, ils n'ont jamais répondu. Le club fait le mort, ne me paie pas, n'assume pas son devoir médical envers moi, déplore-t-il. Tout est à ma charge. Peut-être pensent-ils que je vais les oublier. Mais je ne peux ni m'inscrire au chômage, ni reprendre des études en alternance, ni faire de stage car j'ai un contrat avec Reims. (...) Plus personne ne me soigne, plus personne ne me paie, je suis à l'abandon."

Article original publié sur RMC Sport