Un quiproquo linguistique? L'Afrique du Sud a trouvé une excuse pour dédouaner Mbonambi de tout racisme

Un quiproquo linguistique? L'Afrique du Sud a trouvé une excuse pour dédouaner Mbonambi de tout racisme

Seul talonneur de formation dans le groupe sud-africain au Mondial, Bongi Mbonambi risque gros après les accusations formulées contre lui par l'Anglais Tom Curry. Le troisième ligne du XV de la Rose a accusé l'avant des Boks de l'avoir traité de "co… de blanc" en anglais lors de la demi-finale perdue samedi par l'Angleterre (15-16).

Toutefois, les supporters sud-africains ont livré depuis deux jours une autre version de cette histoire que les médias locaux ont relayée en soutien au joueur de Jacques Nienaber. Bongi Mbonambi n'aurait ainsi pas dit "co… de blanc" (white cunt en anglais) mais "le camp blanc" (wit kant en afrikaans). L'afrikaans est l'une des autres langues officielles parlées en Afrique du Sud et apprise dès l'enfance à tous les habitants du pays. Par le passé, les joueurs de la sélection sud-africaine ont déjà reconnu employer cette langue afin de ne pas être compris par leurs adversaires.

>> Angleterre-Afrique du Sud (15-16)

World Rugby mène son enquête sur la séquence

En clair, selon cette version, Bongi Mbonambi aurait été victime d'un quiproquo linguistique et d'une mauvaise interprétation par Tom Curry des mots prononcés en afrikaans et non en anglais. Après avoir entendu la phrase du talonneur, le troisième ligne anglais l'a signalée à l'arbitre Ben O'Keeffe qui lui a répondu de ne rien faire et qu'il s'en chargeait. Après une réclamation officielle du XV de la Rose, World Rugby a confirmé lundi avoir ouvert une procédure pour tenter de faire la lumière sur cet incident.

"World Rugby prend extrêmement au sérieux toutes les allégations relatives à des comportements à caractère discriminatoire", a indiqué la fédération internationale via un communiqué.

"Nous sommes en mesure de confirmer que nous avons officiellement examiné l’allégation formulée par le joueur anglais Tom Curry s’agissant de l’utilisation de propos à caractère discriminatoire lors de la demi-finale de la Coupe du Monde de Rugby 2023 entre l’Angleterre et l’Afrique du Sud, ce samedi. World Rugby ne formulera aucun commentaire avant la clôture de la procédure."

Si Bongi Mbonambi est reconnu coupable d'injure raciste contre Tom Curry, le talonneur des Boks risque une suspension de six matchs minimum selon le règlement de World Rugby. Une telle sanction le priverait de la finale de la Coupe du monde contre la Nouvelle-Zélande, samedi (21h) au Stade de France, et obligerait les Springboks à évoluer avec Deon Fourie, troisième ligne de formation mais qui peut dépanner au talon, en première ligne.

La théorie lancée par les supporters et médias sud-africains autour d'un quiproquo lié à l'afrikaans pourrait néanmoins jouer en faveur de Bongi Mbonambi grâce au bénéfice du doute, puisqu'il faudrait prouver que le talonneur des Springboks a bien traité Tom Curry de "co… de blanc" et qu'il n'a pas simplement parlé en afrikaans, alors qu'aucun enregistrement de l'échange n'a encore émergé.

Article original publié sur RMC Sport