Palestine : la France n’a pas de leçons à recevoir des militants

Des manifestants rassemblés lors de l'occupation, en soutien aux Palestiniens, d'un bâtiment de l'Institut d'études politiques Sciences Po à Paris, le 26 avril 2024.  - Credit:Jeanne Accorsini/Sipa
Des manifestants rassemblés lors de l'occupation, en soutien aux Palestiniens, d'un bâtiment de l'Institut d'études politiques Sciences Po à Paris, le 26 avril 2024. - Credit:Jeanne Accorsini/Sipa

« Le pire de tous les mensonges, c'est la vérité », écrit John Steinbeck dans À l'est d'Eden. L'écrivain américain désignait, avec cette phrase, un paradoxe de l'humanité. Laquelle réclame la vérité tout en espérant que personne ne la lui révèle. Elle en pressent la violence et la brutalité, c'est pourquoi elle refuse de l'entendre.

Ainsi appelle-t-on « vérité » ce qui souvent n'est qu'analyse, réflexion, nuance, approximation, et que nous appelons, dans une société, des tabous. Soit des digues plus ou moins morales qui nous protègent de ce qu'elles dissimulent, et qui pourraient provoquer un chaos. Ainsi en a-t-il longtemps été, en France, des déchaînements de violence à l'endroit d'Israël.

Le relâchement déshonorant de la République

L'antisionisme, ce mot dont la disgrâce vient de l'ambiguïté de sa définition, recouvrait les outrances d'un vernis d'histoire et d'intelligence. Israël et les Juifs, ça n'était pas la même chose, et puisque ça n'était pas la même chose, les insultes à l'endroit du premier étaient d'autant plus virulentes que, par définition et en logique, elles ne pouvaient pas atteindre les seconds.

La rhétorique était d'une efficacité redoutable. Force est de constater qu'il y avait tout de même plus de manifestants que d'historiens du sionisme ou de la Palestine. Cette tolérance a permis d'élargir la gamme des propos tolérables contre les Juifs. En témoigne le racisme déchaîné à l'égard des intellectuels qui, en plus d'être juifs, osaient déf [...] Lire la suite