OGC Nice: comment le Gym s’est remis sur de bons rails en un an avec l'arrivée de Florent Ghisolfi

OGC Nice: comment le Gym s’est remis sur de bons rails en un an avec l'arrivée de Florent Ghisolfi

Une forteresse au soleil. Après douze journées, l'OGC Nice possède la meilleure défense du championnat et semble armé pour retrouver une compétition européenne. Avec un point de moins que le PSG, leader, et onze de plus que Le Havre, septième et premier non-qualifié pour les futures joutes continentales, le Gym se porte bien. Un renouveau qui s’explique par la direction prise par les dirigeants azuréens arrivés l’an dernier, à l'image de Florent Ghisolfi.

"On a trouvé avec Florent un virtuose"

L’OGC Nice a entamé sa réorganisation en septembre 2022 avec l’arrivée de Fabrice Bocquet comme directeur général. Les clés du sportif sont à ce moment-là dans les mains de Dave Brailsford et Iain Moody.

"Quand j’arrive, sur notre feuille de route, on a le souhait de recruter un directeur sportif, se souvient l'intéressé.

Le portrait robot du candidat idéal est vite esquissé. "Quelqu’un de compétent, capable de s’intégrer vite sur le territoire, qui connaît le marché français, le contexte... Au-delà de l’avoir côtoyé pendant deux saisons à Lorient, Florent était le candidat idoine."

Le directeur général veut alors que son directeur sportif ait les pleins pouvoirs. “Notre rôle est de trouver le meilleur pianiste pour le piano, le meilleur saxophoniste au saxophone et de faire en sorte qu’il y ait une harmonie derrière. Si on poursuit cette analogie, on a trouvé avec Florent un virtuose.”

Patrice Lair, dont Ghisolfi a été l’adjoint au PSG féminin (2016-2017), utilise lui une autre métaphore: “C'est une Rolls ! Franchement c’est l’un des meilleurs adjoints que j’ai eu. J’ai beaucoup regretté son départ mais c’est sa carrière. Aujourd’hui ce qu’il a pu faire à Lens, il est en train de le faire à Nice. Il est très compétent, avec une personnalité très attachante et un gros mental. Son parcours est fabuleux, sa réussite il la mérite.”

Une hiérarchie mieux définie

Ainsi, chacun a son domaine de compétences à la tête de l’OGC Nice. Florent Ghisolfi gère le sportif, Fabrice Bocquet manage l'intégralité du club et le président Jean-Pierre Rivère s’occupe des relations avec les instances et les pouvoirs publics. Une complémentarité qui n'empêche pas d’utiliser "l’intelligence collective", comme l'explique le directeur général du Gym. "On a une liberté de paroles l’un envers l’autre qui est assez naturelle. On peut avoir n'importe quel type de discussion ensemble. Ça m’intéresse d’avoir les avis de ceux qui m’entourent, d’autant que Florent a aussi une bonne sensibilité d’entreprise, au sens large du terme."

Ainsi ce "board" de trois personnes collabore au quotidien et le processus de décision est simplifié. Jean-Claude Blanc est également arrivé pour fluidifier les liens avec le groupe propriétaire Ineos et ses différents interlocuteurs (Jim Ratcliffe, Robert Nevin ou encore Dave Brailsford). Mais son passage pourrait s'avérer furtif, le dirigeant étant courtisé par Manchester United, dont le rachat par Ineos se précise. Des avances qui, selon nos informations, ne laissent pas l'intéressé insensible.

Un effectif ajusté aux exigences du championnat et de l'entraîneur

Après quelques retouches hivernales et notamment les arrivées de Terem Moffi et Youssouf Ndayishimiye, Florent Ghisolfi a attaqué son premier mercato estival niçois avec un propriétaire, Ineos, qui a changé de braquet. Mais la nouvelle direction a dû revoir ses plans avec un budget à la baisse malgré des ambitions européennes.

“L’objectif était de tendre vers de la cohérence avec un effectif le plus équilibré possible, explique Fabrice Bocquet. On voulait un groupe aux alentours de 24 joueurs. Donc réduire l'effectif, tout en gardant nos meilleurs éléments grâce au soutien d'Ineos.”

En effet Todibo et Thuram restent sur la Côte d’Azur, au contraire des Schmeichel, Sorensen, Viti, Bryan, Schneiderlin, Ramsey, Barkley, Stengs, Pépé, Dolberg… Une quinzaine de départs pour quatre arrivées: Boga, Sanson, Perraud et Baldé. La cohérence est retrouvée, ne manque plus qu’un chef d'orchestre pour mettre cela en musique.

Le choix Farioli, pour l’instant payant

Un Italien de 34 ans qui sort de deux expériences en Turquie, au Fatih Karagümrük et avec Alanyaspor, pour mener le projet niçois? Il fallait y penser.

"Francesco Farioli? Ce n’est pas un grand nom mais quelqu’un qui a des idées de jeu, une vision, observe Patrice Lair. Je pense que c’est ce qui a séduit Florent. Il veut être un peu novateur et aujourd’hui les résultats sont au rendez-vous."

Pour Fabrice Bocquet, l’arrivée du technicien transalpin n’avait rien d’un pari: "Quand Florent nous parle de Francesco, la dimension tactique est évaluée par lui. Nous, derrière on échange sur les autres dimensions. On avait une conviction forte sur l’homme. D’un point de vue compétences mais aussi sur l’attitude. On a aussi en parallèle quelqu’un comme Laurent Bessière (directeur de la performance arrivé de Lens avec Florent Ghisolfi, ndlr) qui a aussi un rôle essentiel au club. Dans le choix de l'entraîneur, il fallait aussi quelqu'un qui puisse s’insérer dans ce dispositif déjà en place."

Force est de constater que la mayonnaise prend. Reste désormais à confirmer cette embellie dans les mois à venir, avec une Coupe d’Afrique des Nations qui se profile et pourrait concerner jusqu’à huit joueurs du Gym: Atal, Bouanani, Boudaoui (ALG), Boga (CIV), Diop (MAR), Moffi (NIG) ainsi que potentiellement Baldé (SEN) et Guessand (CIV).

Article original publié sur RMC Sport