Sa nouvelle vie d'entraîneur, Domenech, son transfert au Real, Bordeaux... Julien Faubert se confie

Sa nouvelle vie d'entraîneur, Domenech, son transfert au Real, Bordeaux... Julien Faubert se confie

Julien Faubert, comment s'est faite la bascule entre la carrière de joueur et celle d'entraîneur?

Ça s'est fait naturellement. Sur la fin de ma carrière j'étais déjà sur la recherche de l'aspect profond du football. Je posais énormément de questions à mes entraîneurs. Sur la planification, la structuration d'une saison, des séances... Même ma façon de regarder les matchs étaient différentes. Ensuite le club où je suis maintenant m'a permis de me former, passer mes diplômes et entraîner. J'ai fait mes gammes avec les U15, U17, U18, la réserve et puis tout récemment avec l'équipe première. C'est une ascension naturelle grâce à l'opportunité qui m'a été donnée par l'Étoile.

Qu'est-ce que ça apporte de travailler avec des jeunes? On dit parfois que c'est un peu un laboratoire pour tenter des choses...

Oui c'est un laboratoire, c'est aussi un questionnement sur soi-même. Parce que c'est une pédagogie différente, on a en face de nous des enfants donc il faut avoir une exigence différente. Il faut savoir aussi s'adapter au public. Je viens du monde professionnel et j'arrive dans le monde amateur donc il y a une exigence différente. Mais il y a énormément d'écoute, de respect et on prend énormément de plaisir. Ça nous permet d'essayer des choses, de voir notre sensibilité par rapport à notre football et créer son identité en tant qu'entraîneur.

Vous-êtes sur le banc de l'Étoile depuis mars: racontez-nous vos premiers mois comme entraineur numéro 1...

L'opération maintien a été réalisée de bonne manière. À part le premier match, on est resté invaincu jusqu'à la fin. Les joueurs ont fait ce qu'il fallait faire parce que le plus important c'était de sauver notre club. Ensuite, l'enchaînement avec la saison d'après se fait bien. Je suis très content du groupe, du renouvellement de l'effectif, de l'atmosphère. On est dans le vrai au niveau du travail. On a amené énormément d'exigence. L'état d'esprit me plaît. On ne peut pas jouer au foot sans être des gagneurs ou des conquérants. C'est ce que le groupe dégage.

Vous avez passé vos diplômes d'entraîneur avec Didier Digard. On a vu que le foot, ça peut aller très vite dans un sens et très vite dans l'autre...

C'est un milieu qu'on connaît très bien. On essaie de garder les pieds sur terre et la tête sur les épaules. On peut se faire monter très vite et descendre très vite. C'est à double tranchant. Il a fait du bon travail et on l'a encensé très vite et c'était légitime. Mais on connait le milieu du football, il y a des facteurs qu'on maîtrise pas. La direction, les ambitions... Je pense qu'il était prêt mais ça fait partie du football et ça ne nous choque pas parce qu'on a baigné là-dedans tout le temps. L'important c'est d'avoir le recul, je pense qu'il l'a et il peut être fier de son intérim parce qu'il a très bien relevé le défi.

Vous le connaissez bien: le voir sur un banc de Ligue 1, ça vous a titillé? C'est ce que vous recherchez aussi?

Je ne me projette pas encore. J'aime aller, comme je l'ai fait en tant que joueur, au bout des histoires. Je suis ambitieux, le club aussi. Pour l'instant, je me base sur cette saison. C'est long et semé d'embûches. La projection se fera au fur et à mesure, étape par étape. C'est comme ça que j'ai fait quand j'étais joueur. Mon étape est avec l'Etoile.

Et cette saison, quel est l'objectif?

C'est le maintien. On sait que ça va être un combat acharné jusqu'au bout. Déjà le maintien et après on verra ce que le football réserve.

En quoi ce championnat de National 2 est-il si difficile?

Il n'y a que 14 équipes et cinq relégations dans la poule avec le plus mauvais neuvième des différentes poules qui descend aussi. C'est la guerre! Pour avoir observé différentes poules, on a l'une des plus relevées. Il y a des clubs qui ont des moyens et des ambitions chaque année. C'est assez compliqué, un peu comme en Île de France avec beaucoup de derbys. Par exemple pour donner une idée, Goal FC était en difficulté dans notre poule, ils sont passés dans une autre poule et ils sont montés.

"J'essaie d'être le coach que j'aurais aimé avoir en tant que joueur"

Ce contexte est-il formateur dans votre rôle d'entraîneur?

Oui et c'est ce que j'aime. Je faisais du foot pour vivre ces émotions. On a connu des derbys contre Cannes, Grasse, Hyères-Toulon... C'est ce qui m'attire même si on sait que c'est relevé, qu'il faut se battre et créer un état d'esprit pour survivre.

Vous avez dit dans un entretien précédent qu'il est important d'avoir les codes des nouvelles générations dans le vestiaire. Pourquoi?

Ce sont des générations différentes. Moi je suis dans l'entre-deux. J'ai connu l'ancienne méthode où les jeunes ciraient les chaussures, portaient tout et attendaient plusieurs heures avant de monter sur la table de massage. J'ai connu aussi la nouvelle génération ou c'est totalement différent. Il faut avoir les codes de langage et de comportement. Essayer de comprendre l'humain c'est important. Cette nouvelle génération fonctionne différemment. Je dis que je suis né dans la bonne génération parce que je suis entre deux. C'est à dire que j'ai connu les francs mais aussi les euros, donc c'est une bonne chose.

Que gardez-vous des entraîneurs pour lesquels vous avez joué (Gianfranco Zola, Avram Grant, Francis Gillot, Ricardo...)?

Je garde énormément de professionnalisme. Ils étaient extrêmement méticuleux. Je le suis dans la vie de tous les jours et dans mon travail. Ils avaient ce goût et cette envie de la gagne. Après j'ai une philosophie aussi où j'ai mon esprit de joueur qui reste aussi. J'essaie d'être au maximum juste, d'avoir une relation hors-terrain de confiance avec mes joueurs... Mais sur le terrain, on travaille. J'essaie d'être le coach que j'aurais aimé avoir en tant que joueur. Être franc, pas de faux semblant... Quand je m'adresse à eux je m'adresse aux joueurs. On n'a pas le droit de juger les hommes mais on a le droit et l'autorité pour juger les joueurs. Je pense que c'est le plus important pour garder une relation de confiance.

Qu'est-ce que ça vous fait de voir votre ancien partenaire de chambre à Clairefontaine, Thierry Henry, à la tête des Bleuets?

Titi c'est un leader né, il va apporter à cette nouvelle génération de l'exigence et de la discipline. C'est la base et c'est ce qui manque parfois à des joueurs qui parfois ont une qualité extraordinaire. Il va réussir à leur amener cette rigueur. Et surtout je pense qu'il y a de l'écoute. On applique différemment les choses quand il y a del'écoute. Contrairement à un club, c'est ce qui lui fallait je pense.

Est-ce que Julien Faubert aussi est écouté différemment?

Ça aide, c'est sûr. Quand on parle football et de ce que les joueurs ressentent, ils savent qu'on l'a vécu aussi. Il y a une facilité et une légitimité de départ, mais elle peut vite partir si on n'est pas compétent. Je travaille énormément pour garder cette légitimité parce qu'elle peut disparaître. Vous pouvez être Julien Faibert ou qui que ce soit, si les séances ne sont pas structurées, on oublie Julien Faubert et on est un coach bidon comme ils disent.

Vos joueurs font-ils allusion à votre carrière, au Real Madrid, à votre sélection avec les Bleus...?

Oui, on en discute. On parle des stades, des joueurs contre qui j'ai joué, de plein de choses... C'est ce qui fait qu'on a ce détachement parfois qui est important. J'ai certains joueurs passionnés qui connaissent tout. C'est bien de discuter football avec eux.

N'est-ce pas frustrant que votre carrière soit constamment ramenée à ce passage au Real et en Bleu?

Non parce qu'on fait référence aussi à Bordeaux, à West Ham... Mais c'est vrai que j'ai joué au Real Madrid et c'est une fierté. Que j'ai joué deux matchs ou pas, j'ai eu l'opportunité de signer et de vivre ce que j'ai vécu pendant six mois extraordinaires. J'ai représenté mon pays aussi en espoirs comme en équipe A. Je reste fier de mon parcours et c'est ce qui compte.

"Ces railleries n'ont existé qu'en France"

Est-ce que vous avez été touché par le fait qu'en France on se soit plus moqué que félicité de votre signature à Madrid?

Ces railleries n'ont existé qu'en France. J'ai été extrêmement soutenu en Angleterre. Ça me fait rire parce que c'est un peu notre mentalité. Mais j'ai pu le vivre sur plein d'aspects. En Angleterre, on va te dire que tu as une belle voiture et en France on va se dire "qu'est-ce qu'il fait, il est coloré, est-ce qu'il deale?" Ce côté un peu dérangeant est dommage au lieu d'être fier, peu importe les origines. On a ce côté un peu fait de railleries, piquant. Je l'ai extrêmement bien vécu heureusement mais c'est dommage. On est Français, on aime notre pays, on aime jouer pour notre pays, mais les critiques assez virulentes viennent de chez nous.

En quoi le Real est un club différent des autres?

Tout est différent. Le stade, la prise en charge des joueurs, les joueurs dans le vestiaire. Cannavaro venait d'être Ballon d'Or, Raul, Salgado, Guti, Salgado, Casillas, Van Nistelrooy... Tu côtoies des superstars du football, des mecs qui ont tout gagné mais à l'entraînement et avant les matchs, ils veulent toujours tout gagner. Ils pourraient lever le pied mais ils ne le font pas. Ils veulent tout gagner, que ce soit contre Getafe ou le Barca. C'est une culture que j'ai apprise là-bas. Même sur les petits jeux ça se bat comme si c'était une finale de Ligue des Champions. Tu comprends pourquoi ils en sont arrivés là. Je peux dire aujourd'hui que j'ai vécu ça.

Qu'est-ce que vous avez gardé de vos coéquipiers? On imagine que dans un vestiaire comme celui du Real, il y a des attitudes, des méthodes, des rituels qui vous ont marqué...

J'ai vu des joueurs arriver deux heures avant le début de l'entraînement. Faire leur routine, en salle, en renforcement, avec le kiné, avec le ballon... Et rester aussi autant de temps après la séance. Tu te rends compte qu'il n'y a pas de secret. Je me suis imprégné de ça. Ça m'a permis d'éviter des blessures et d'avoir de la régularité. Quand je rentre du Real, je fais 36 matchs et je suis élu joueur de l'année à West Ham. Mais c'est parce que j'ai continué à avoir une routine.

Quelles sont vos relations dans le vestiaire lors de votre prêt à Madrid?

Bonnes. J'ai la chance d'avoir Lassana Diarra qui m'intègre rapidement. L'ancien lyonnais Mahamadou Diarra aussi. Je parle anglais couramment, j'ai des bases d'espagnol et surtout je suis avec une génération de Néerlandais que j'ai connu en sélection espoirs. Ce côté générationnel me rapproche des Drenthe, Van Nistelrooy, Van der Vaart, Robben, Sneijder... Salgado m'a aidé aussi parce qu'il parlait anglais. On s'en fait une montagne mais ça reste un vestiaire comme un autre, ou ça blague, ça rigole, il y a de la musique... Mais il faut être vigilent aux ego et aux forces en présence. Faut l'avouer, le patron c'était Raul et on le savait tous.

"Faudrait être un peu bizarre pour dormir sur un banc"

Etes-vous surpris de voir la longévité de Sergio Ramos qui, à 37 ans, joue encore la Ligue des champions à Séville?

Non. Il faisait partie de ces mecs qui travaillaient avant et après les séances. Je pense qu'il doit être à 6 ou 7 de masse grasse, à 37 ans. Il a vécu aussi le passage de Cristiano. Il a emmené pas mal de joueurs avec lui, dont Karim (Benzema) et Sergio. Ils travaillent. Si on veut avoir une longévité, notre outil de travail c'est notre corps, il faut en prendre soin.

Il y a prescription, vous pouvez le dire: est-ce que vous vous étiez vraiment endormi sur le banc du Real?

Non, pas du tout. Au Real, il y a une ultra médiatisation. Tu as des caméras sur le terrain et d'autres qui s'intéressent qu'au banc. Pareil avec les photographes. On m'a pris sur un moment où je ferme les yeux et je souffle. On me capte à ce moment-là. Vu que c'est un club où on aime faire des histoires et vendre du papier, bah voilà... Faudrait être un peu bizarre pour dormir sur un banc de football.

Est-ce que ça n'exprimait pas aussi votre frustration de jouer si peu?

Oui c'est ça. Frustration de pas rentrer, pas participer. C'est un peu le côté ego du footballeur. Moi j'avais envie de jouer, je me sentais bien. Donc oui il y a de la frustration, on est un peu saoulé, on souffle... Mais quoiqu'il arrive je travaillais à l'entraînement. Je n'ai pas eu l'impression d'avoir eu ma chance et de montrer ce que j'aurai pu montrer. C'est une certitude.

Comment se passe ensuite votre retour à West Ham?

Ça a toujours été mon rêve de jouer en Premier League. Donc je retourne dans un club où je me sens bien, après six mois compliqués, on ne va pas se mentir. Donc j'avais envie de croquer le terrain à pleines dents. J'ai vécu des émotions avec mes partenaires et les fans. J'ai pas du tout eu l'impression de redescendre d'un cran. L'accueil des Anglais a été extraordinaire, avec de la rigolade. J'adore leur mentalité. J'ai été emis dans le bain et j'ai fait une saison complète.

Quel est le joueur le plus fort avec lequel vous avez joué?

Guti, sans aucune hésitation. Une qualité technique extraordinaire, une aisance avec le ballon, une facilité... Mais un caractère spécial. C'est quelqu'un de colérique mais par contre j'ai vécu des séances de conservation avec lui, des débordements où je recevais le ballon sans qu'il me jeter un regard. C'est du très très haut niveau.

"J'ai eu un désaccord avec Raymond Domenech"

16 août 2006, Sarajevo, numéro 10 dans le dos: votre seule sélection, vous rentrez et vous marquez. Qu'est-ce que vous vous dites à ce moment-là? Que vous vous faites une place en Bleu?

Non. Je suis assez lucide parce que je fais qu'une entrée et je marque. C'est positif mais il y a encore beaucoup de travail. C'est comme un jeune qui rentre en fin de match avec l'équipe première, il n'y a rien de fait. Donc oui, très content du déroulement, de ce que j'ai pu vivre mais en aucun je me dis que c'est fait.

Pourquoi ça a été aussi éphémère avec l'équipe de France?

Parce que j'ai eu un désaccord avec Raymond Domenech. Quand j'ai signé à West Ham, ça a été rédhibitoire pour lui parce que ce n'était pas un club du Big Four. Bon il a quand même pris Pascal Chimbonda qui était à Wigan... Mais c'était mon choix d'aller en Premier League. Donc ça part de là et à partir de ce moment je n'ai plus jamais été rappelé. Je n'étais pas observé je pense. Selon moi ce n'était pas une question de performance.

On dit qu'à l'époque, l'équipe de France était en auto-gestion, que les cadres du vestiaire faisaient la loi. C'est vrai?

L'auto-gestion, que ce soit en équipe de France avec la génération 98 ou moi aujourd'hui en N2, ça existe. Tu as des joueurs d'expérience, de caractère, avec du vécu... J'ai des joueurs qui ont plus de 200 matchs en National, parfois ils prennent en main le groupe. Ce n'est pas très grave. Quand il y a des Henry, Vieira, Trezeguet, Sagnol... Il n'y a aucun souci pour qu'ils prennent le bébé en mains. Il y a eu peut-être une gestion interne mais ce n'est pas forcément malsain.

Qu'est-il devenu, ce maillot numéro 10?

Il est encadré chez moi avec le fanion et il bouge pas. Cela reste une fierté pour moi, mes enfants... Il est d'ailleurs dans la chambre d'un de mes fils qui collectionne les maillots. Il est précisément gardé.

Comment ça s'est fait d'ailleurs, l'avez-vous voulu ce 10? Parce que c'était quelque chose à porter juste après la retraite de Zizou...

Je n'ai rien décidé de tout ça. Je suis arrivé dans le vestiaire, je me pose à ma place, je vois mon nom sur le maillot. Je me dis "ok bon j'ai pas le choix". D'ailleurs Éric Abidal et Sylvain Wiltord m'ont taquiné. Mais vu que j'étais le petit jeune et je n'avais pas trop le choix, on prend. Et objectivement pendant 45 secondes tu te dis 'ouais j'ai le numéro 10 après Zidane" mais sans manquer de respect, c'est un numéro. On pense surtout au match.

Faubert inquiet pour Bordeaux

On a peu évoqué Bordeaux, où vous faites deux passages, vous gagnez une Coupe de France, une Coupe de la Ligue... Comment vivez-vous la situation actuelle du club?

Mal. Parce que c'est un club qui est cher à mon cœur. Il m'a fait confiance quand je suis venu de National, j'y ai tout appris du haut niveau. Ce n'est plus forcément le cas en ce moment mais c'était un club familial. Le voir être en difficulté, descendre et on a eu chaud parce qu'on aurait pu avoir pire que ça, ça fait mal au cœur. J'ai connu les Girondins qui jouait la Ligue des Champions, gagnait des trophées... On était dans les quatre ou cinq meilleurs clubs de Ligue 1. C'est une entité, une histoire, une rivalité avec l'OM, plein de choses. En espérant que ce cycle s'arrête et ne pas végéter en Ligue 2, c'est ce qui me fait peur.

Albert Riera doit arriver sur le banc, vous avez joué avec lui aux Girondins. Quel souvenir gardez-vous de lui et que pensez-vous de ce choix?

Super mec! Albert c'était quelqu'un de percutant, qui allait vite avec une super patte gauche. Je l'ai suivi un petit peu dans son cursus d'entraineur parce qu'il a été adjoint à Galatasaray. C'est un Espagnol, il connaît le football, il a joué à Liverpool... Il a du vécu, une culture football importante, il parle français donc pourquoi pas? Maintenant la tâche est difficile mais il connaît la maison, la ville... Il n'aura pas de problème d'adaptation, c'est positif.

Le club s'était un peu détourné des anciens. Est-ce un bon signal en allant le chercher?

C'est un bon signal. J'ai un peu l'image, à côté pas très loin, de l'OGC Nice où il y a enormément d'anciens joueurs chez les jeunes, en reserve... Je pense que ce côté identitaire est important. On fait partie d'une génération qui n'existe plus, celle qui a une appartenance à un club. Albert (Riera), Rio (Mavuba), moi, on a ce truc-là par rapport à ce club. On a envie de le revoir briller. C'est une bonne philosophie de faire ça.

Votre club formateur, c'est l'AS Cannes, un club qui a été racheté par les propriétaires américains de l'AS Roma. Est-ce qu'il peut et doit retrouver son lustre d'antan?

Est-ce qu'on va leur laisser le temps? La question elle est là. On a pas mal d'exemples. Prenons le cas du Red Star avec Habib (Beye). Il a eu trois ans pour mettre en place et je pense que ce sera son année. Il a construit ça en toute tranquillité. Le souci à Cannes c'est de rester dans le passé, sur cette histoire, mais c'est terminé. Il faut construire quelque chose et ça demande du temps. Pep Guardiola a mis sept ans pour gagner la Ligue des Champions avec City. Et pourtant il y a eu de l'argent d'investi mais il a construit petit à petit. Le football ça fonctionne avec de la patience et de la construction.

Article original publié sur RMC Sport