« Napoléon » : on a vu la version restaurée du monument d’Abel Gance, qui sort ce mercredi

« C'est un monument du cinéma que l'on ne connaissait pas sous cette forme colossale. La restauration est magnifique, et c'est quelque chose que de voir cette œuvre accompagnée d'un grand orchestre symphonique. Je suis tellement heureux d'avoir pu assister à cet événement qui dure sept heures.  » Vendredi 5 juillet, le cinéaste Gaspar Noé (Irréversible, Vortex), comme tous les spectateurs de La Seine musicale (Boulogne-Billancourt), est extatique. Il vient de découvrir, sur deux soirées, la renaissance d'un chef-d'œuvre du cinéma muet : Napoléon, que l'on n'avait pas vu dans sa version longue depuis près d'un siècle.

Après cette projection événement et un week-end spécial à la Cinémathèque française, le pavé d'Abel Gance, qui a retrouvé son panache et son souffle épique grâce à une restauration en 5K et une « reconstruction » qui aura duré seize ans, ressort en deux parties ce mercredi 10 juillet, dans une quarantaine de salles*. Durée totale du voyage temporel : plus de sept heures. Du jamais-vu pour un film muet de 1927, aux origines aussi démesurées que la vie de son héros.

14 mois de tournage et 42 blessés

Tout commence en 1921. Cinéaste d'avant-garde, Abel Gance, 32 ans, part pour cinq mois aux États-Unis. Il y rencontre David W. Griffith, le génial cinéaste du film hors norme et controversé Naissance d'une nation, coutumier des tournages hyperboliques – il assiste à l'un d'entre eux. De retour en France, Gance termine le montage de La Roue (œuvre gigant [...] Lire la suite