Monaco: Ben Yedder, Hütter, les ambitions de l'ASM... les confidences de Thiago Scuro à RMC Sport

Monaco: Ben Yedder, Hütter, les ambitions de l'ASM... les confidences de Thiago Scuro à RMC Sport

Qu'est-ce que cette première place, après quatre matchs, signifie pour vous?
Le fait d'être à la première place, grâce aux performances que nous avons obtenues, signifie que nous construisons de bonnes choses depuis le début. Les joueurs croient en l'idée que nous leur proposons. Bien sûr, cela montre également que le leadership d'Adi Hütter va dans le bon sens. C'est très bien de commencer du bon pied.

Comment expliquez-vous ce début de saison?
Nous devons d'abord regarder la fin de la saison dernière, qui a laissé de nombreuses cicatrices aux joueurs. Personne n'était content de ce qui s'est passé. Depuis le premier jour, cette sensation était très forte sur le terrain d'entraînement. Tout le monde voulait montrer que nous pouvons faire mieux, faire plus, travailler ensemble d'une manière différente. Ce qui s'est passé l'année dernière est le premier ingrédient de ce que nous construisons depuis le 3 juillet. Et je pense que la façon dont nous abordons les joueurs en matière de transparence, en discutant toujours individuellement et collectivement, est également essentielle. La base, c'est l'idée de jeu. Tout tourne autour du type de football que nous voulons proposer. Les nouvelles recrues sont totalement liées à cette idée de jeu, qui a également beaucoup contribué à améliorer le niveau des séances d'entraînement et à obtenir de bonnes performances.

Quelles étaient vos priorités à votre arrivée cet été?
Il y a d'abord eu mon adaptation personnelle au club, aux idées. Ensuite, la première priorité était de trouver le coach. Ce fut un processus très intensif pour rechercher les candidats, les évaluer correctement, les entendre en entretien, leur parler, déterminer qui correspondait parfaitement à l'idée de jeu, mais aussi aux besoins de Monaco. En utilisant toutes les ressources du club et les connaissances du personnel, le service de recrutement des personnes était très organisé. C'était essentiel pour que nous puissions commencer la saison.

Monaco a encaissé de nombreux buts la saison dernière. Ce n'était que la 14e défense de Ligue 1. Quel était le plan cette année pour contrer cela?
Cela est beaucoup plus lié à ce que font Adi, le staff et les joueurs. Mais en gros, si vous travaillez ensemble alors que vous n'avez pas le ballon, cela apporte beaucoup plus de sécurité à l'équipe. Je pense donc que tout le monde se rend compte que le fait d'être agressif, d'être plus productif pendant les matchs, avec et sans le ballon, permet non seulement de créer de nombreuses occasions, mais aussi de mieux se protéger.

"Adi Hütter, j'ai confiance dans son football"

Maintenant que le mercato est terminé, comment vous le résumeriez?
C'était très positif pour nous. Personnellement, c'était mon premier mercato en Europe et c'est très différent de celui de l'Amérique du Sud. C'est beaucoup plus intense. C'était une très bonne expérience. Compte tenu de nos besoins, il était très important de pas seulement recruter mais de garder des joueurs clés dans notre effectif. Je nous considère en bonne position en matière de qualité de joueurs pour la saison.

Comment réagissez-vous quand vous voyez qu'il y a 20 Monégasques appelés en sélection?
Tout le monde en était très content. Nous les suivons pendant la trêve, en regardant qui joue et qui ne joue pas, quel type de football jouent leur équipe, dans quelle position joue chacun d'eux. Ainsi, même s'ils ne sont pas là, nous restons très connectés avec eux. Notre staff discute tous les jours avec eux. Le fait d'avoir près de 20 joueurs dans différentes sélections internationales montre à quel point Monaco peut être fort.

Pouvons-nous déjà dire qu'Adi Hütter est le bon coach?
Je crois, oui. Sur le plan personnel, d'abord. C'est une très bonne personne, avec qui c'est facile de travailler, de partager les idées et la stratégie du club. C'est important que l'entraîneur soit lié à la gestion du club. Cette relation fonctionne très bien depuis le début et j'ai confiance dans son type de football. Cela facilite grandement nos interactions et nos décisions. Nous voulons les mêmes choses, donc c'est plus facile lorsque pour les propositions et les discussions. Il est également capable de convaincre les joueurs à ce sujet assez rapidement, ce qui n'est pas si facile. Que la direction, le coach, le staff et les joueurs alignés sur les mêmes principes, c'est assurément le chemin du succès.

Qu'est-ce qu'il apporté à l'équipe?
Il est venu avec une approche très individuelle pour chaque joueur. Ils se sentent respectés par lui en tant que personne et en tant qu'entraîneur. Il n'est pas facile pour un coach de décider chaque semaine qui jouera et qui ne jouera pas. Cela a une forte influence sur les joueurs, mais je pense qu'il est capable de gérer ces décisions de manière très transparente. Aussi, sa porte est toujours ouverte aux joueurs, pour discuter, pour exprimer les désaccords et les points de vue. Ça permet de créer un environnement honnête, ce qui est important.

Comment se déroule la transition avec Paul Mitchell, l'ancien directeur sportif? Est-il toujours là, comment travaillez-vous ensemble?
C'est positif depuis le début. Avoir sa connaissance sur les agents, les joueurs, les clubs, c'était très important. Il a encore quelques activités avec nous. Ce n'est pas évident de faire ce qu'il fait, de façon saine pas seulement par rapport à moi mais aussi vis-à-vis de l'entreprise.

Quel est votre lien avec le football? Parlez-nous de vous.
Je suis donc un jeune Brésilien qui rêvait de jouer au football. J'ai joué au football au Brésil à un assez bon niveau jusqu'à l'âge de 16 ou 17 ans. Mon père était cadre dans des entreprises. Mon père n'a jamais trop soutenu l'idée que j'essaie de devenir footballeur. Et il avait raison. C'est probablement le meilleur scout que j'ai jamais rencontré de ma vie! Puis il a beaucoup insisté pour que moi, mon frère et ma soeur étudions à l'université. L'éducation est une meilleure voie vers la vie que d'essayer de devenir joueur. C'est ce qui m'a poussé à étudier à l'université des sciences du sport au Brésil. Mais d'un autre côté, la relation que j'ai avec le football a été construite par mon père. Il m'emmenait très souvent au stade, même pour des matchs de jeunes que nous allions voir ensemble. Puis, grâce à l'université des sciences du sport, j'ai eu l'opportunité de commencer en tant que manager d'une équipe de jeunes au Brésil, il y a 20 ans. Cela a donc été un privilège, car je suis passé par tous les emplois administratifs que vous pouvez avoir au sein du club. Jamais sur le terrain du point de vue technique. J'ai été assistant de directeur sportif, puis directeur sportif. Étape par étape, j'ai pu me développer et me passionner pour le business appliqué à l'industrie du football.

Vous avez deux joueurs internationaux brésiliens dans cette équipe. En êtes-vous fier?
Oui, bien sûr. Il est très difficile de devenir international dans notre pays, notamment en raison du nombre de joueurs, en raison du fonctionnement de l'industrie au Brésil. Caio et Vanderson sont au top de la structure du football dans notre pays. Les avoir, c'est spécial, pas seulement pour eux, mais pour Monaco et aussi pour moi. J'ai eu la chance de travailler par le passé avec des joueurs plus âgés qui ont rejoint l'équipe nationale du Brésil. C'est une expérience unique qu'un joueur peut vivre. Vanderson l'avait déjà vécue, pour Caio c'est la première fois. Avoir la chance d'être sur le terrain en train d'écouter l'hymne, c'est vraiment très spécial.

"Le club doit être en groupes de Ligue des champions"

Quel était l'objectif pendant le mercato?
Rééquilibrer la concurrence interne. C'est ce que nous avons cherché à faire pendant tout le mercato. C'est très important, surtout avec une équipe jeune, que la concurrence interne soit forte. Cela permet à tous les joueurs d'être impliqués, de travailler dur, de se rendre compte que son ami travaille dur pour jouer. C'était donc notre objectif principal de faire en sorte que les joueurs, quel que soit leur poste, puissent être titulaires. Cela fait monter le niveau de la routine quotidienne à un niveau beaucoup plus élevé.

Et quels sont les objectifs sportifs pour cette saison?
La phase de groupes de la Ligue des champions. Depuis le premier jour, le message du président est très clair sur ça. Le club doit constamment être en phase de groupes de la Ligue des champions. Ça change tout par rapport à ce qu'on veut faire. La saison prochaine, ce sera le centenaire. Se qualifier pour les poules à cette ocacasion, ce sera spécial. Nous travaillons d'arrache-pied pour y parvenir.

Wissam Ben Yedder est très important ici. Il est toujours le capitaine. L'avez-vous senti affecté par les problèmes judiciaires durant la pré-saison?
Il semble être très concentré et concentré sur son travail et sur ce qu'il doit faire. Nous n'avons ressenti aucun impact négatif sur son esprit. Il a toujours été très calme face à la situation. Encore une fois, en tant que club, nous lui donnons l'opportunité de continuer à travailler. On verra ce que décidera la justice. Mais il semble être bien mentalement et c'est le plus important pour le moment.

"Le président est très content du plan"

À propos de Falorin Balogun. Monaco a fait un gros investissement cet été, ce que nous n'avions pas vu depuis plusieurs années. Comment a-t-il été possible de le faire venir?
Monaco est très attractif, c'est pourquoi il est possible de recruter ce type de joueur qui a déjà connu beaucoup de succès en Ligue 1 la saison dernière, ce qui est également un endroit confortable pour lui. C'était également très important. Il a d'abord fallu faire preuve de patience, étape par étape, pour convaincre le joueur que c'était le meilleur projet, puis travailler dur avec Arsenal pour trouver des solutions adaptées à notre taille et à nos possibilités financières. Et nous sommes très heureux qu'il ait finalement été possible de trouver ces solutions et d'amener un joueur d'un tel niveau à un poste très important dans le football actuel.

Avez-vous reçu le feu vert du président cet été sur le plan financier?
Le président était très content du plan, qu'il suit depuis le début, pas seulement pour les joueurs mais aussi pour le coach. Nous respectons toutes les règles, nous sommes responsables de la gestion du club. Nous avons aussi beaucoup d'actifs. L'histoire du club en matière de trading est très positive. Son soutien et tout ce que le club a fait ces dernières années ont permis d'être un peu plus agressifs dans cette période de transferts.

Que pensez-vous de la Ligue 1?
Le niveau technique est très, très élevé. L'aspect physique du championnat est impressionnant. J'aime beaucoup le niveau, la qualité du jeu. Peu importe la taille du club, toutes les équipes ont de bons joueurs et des idées de jeu. C'est donc d'un très bon niveau, et pas seulement pour nous, supporters de football qui travaillons en coulisses, mais aussi pour les fans au stade. Je suis très content d'être en Ligue 1.

Découvrez-vous encore Monaco, ou bien est-ce que vous connaissez déjà tout?
Je ne connais pas tout encore, parce que je suis souvent ici (au centre d'entraînement). Mais tout va bien, parce que ma famille s'adapte très bien, mes enfants aiment aller à l'école et découvrir de nouvelles choses. Le plus important pour moi, c'est que mes enfants se sentent bien. Ma compagne organise sa vie aussi. Tout cela me permet de travailler ici avec l'esprit léger, de pouvoir me concentrer sur l'AS Monaco. Je suis certain que nous allons avoir une belle vie ici à Monaco. Aucune inquiétude à ce sujet.

Vos enfants jouent-ils au football?
J'ai un garçon de dix ans, qui s'entraîne tous les jeudis ici. Avec les U12. Mais surtout pour prendre du plaisir. Il aime beaucoup les matchs, il suit ça, il est allé au stade pour la première fois la dernière fois. Et puis j'ai une fille de 9 ans, qui est plus une gymnaste qu'une footballeuse.

Est-ce un défi pour vous de faire revenir les supporters ici?
C'est un défi pour le club. Je voudrais donc également profiter de l'occasion que vous me donnez avec cette question pour dire merci à tous. Parce que c'est important quand l'environnement est bon, qu'il y a une belle énergie au stade avec 10.000 supporters au stade. J'epsère que nous pourrons maintenir cette moyenne pendant la saison. C'est vraiment important que les gens de Monaco se joignent au club, aillent au match, suivent les joueurs. Ce sera une longue saison. Avoir les supporters, ça nous rend plus forts. Je veux donc les remercier. J'espère que ça continuera comme ça.

Article original publié sur RMC Sport