Maroc : à Gukni, des heures d'attente pour découvrir des corps inanimés

Quarante-huit heures après le séisme d’une magnitude de 6,8 sur l’échelle de Richter, les habitants de Gukni voient enfin arriver les premiers secours. Le jour disparaît sur ce hameau de la commune d’Atlas-Goundafa et avec lui l’espoir.

Sous les gravats des maisons effondrés, les vies se sont désormais éteintes. Mais ils restent encore des corps à extraire de la gangue de roche et de pierre. Ainsi, dans cette maison dont chaque mur est encore debout, gisent, ensevelis, ceux d’une femme de 39 ans et d’un garçon de 11 ans.

Une mère et son fils qui, le vendredi 8 septembre, se sont assoupis devant la télévision. Le reste de la famille, dispersé dans les autres pièces, a eu le temps de fuir. Eux ont été pris au piège, écrasés par un pan de plafond effondré.

Armés de pelles et de pioche, une dizaine de gendarmes et de pompiers s’attellent à désencombrer la pièce dans laquelle trône encore, intact, le meuble télé. Au bout de trente minutes, un bout de couverture apparaît. Les outils sont mis de côté.

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Désormais, le déblayage va se faire à la main, lentement. Une heure de travail est nécessaire. Avec d’infinies précautions, les hommes dégagent peu à peu les corps. Lorsqu’arrive le moment de les emporter hors de la maison, le silence se fait plus dense.

Quatre gendarmes se décident à enfiler des gants. Délicatement, ils retournent les deux corps côte à côte avant de les envelopper dans une couve...


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