Lycée Maurice-Ravel : « Nous avons battu en retraite face à la menace islamiste »

Pour Jean-Pierre Obin, « l’affaire du lycée Maurice-Ravel est significative en ce qu’elle montre, dans sa cruelle nudité, l’extrême fragilité de notre école face à ces attaques et provocations ».  - Credit:HANNAH ASSOULINE
Pour Jean-Pierre Obin, « l’affaire du lycée Maurice-Ravel est significative en ce qu’elle montre, dans sa cruelle nudité, l’extrême fragilité de notre école face à ces attaques et provocations ». - Credit:HANNAH ASSOULINE

Menacé de mort sur Internet après une altercation avec une élève survenue pour lui avoir rappelé – en vertu de la loi de 2004 – l'obligation de retirer son voile dans l'enceinte de l'établissement, le proviseur de la cité scolaire Maurice-Ravel, dans le 20e arrondissement de Paris, annonçait, mercredi 27 mars dernier, quitter ses fonctions. « Pour raisons de sécurité », indiquait une communication interne à l'établissement, pour « convenances personnelles » selon le rectorat.

De façon quasi concomitante, plus d'une centaine d'établissements scolaires recevaient, via leur environnement numérique de travail, des menaces d'attentats ou d'alerte à la bombe. L'universitaire et ancien inspecteur de l'Éducation nationale Jean-Pierre Obin, revient sur ces épisodes. Il salue le courage de ce proviseur à l'heure où beaucoup ont pris le parti de se taire, dénonce l'« extrême fragilité » de l'école que ces menaces numériques mettent en exergue et appelle le gouvernement à « une ligne de défense ferme ».

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Le Point : Que vous inspire le départ du proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel ?

Jean-Pierre Obin : Qu'il s'agit d'une situation absolument scandaleuse. On sait que l'école française est une cible privilégiée par les islamistes, lesquels se réfèrent à des textes salafistes et fréristes expliquant, par le menu, l'ensemble des turpitudes de l'école française et cherchent à attaquer, à traver [...] Lire la suite