Liverpool, City, Arsenal... Pourquoi le match à trois en Premier League peut être historique

Au moment de s'attarder sur le classement de la Premier League, il faut sortir la calculette. Liverpool est actuellement en tête, avec deux points d'avance sur Arsenal et huit sur Manchester City. Sauf que les Gunners ont un match en retard, et les Cityzens deux, dont un prévu ce mercredi soir à Everton. Intercalés, Aston Villa et Tottenham restent en embuscade, mais depuis plusieurs semaines se dessine une bagarre à trois pour un titre qui promet d'être historique.

· Trois candidats, ça faisait longtemps

On n'ira pas jusqu'à dire que la Premier League a pu être ennuyante, ces dernières années. Mais en dehors de la saison passée où City a remonté Arsenal sur le fil, et des deux titres revenus à City pour un petit point devant Liverpool, il a souvent été question d'un cavalier seul. Ce fut souvent ces mêmes Cityzens, parfois Liverpool ou Chelsea, voire même Leicester.

Mais trois équipes qui se battent pour le titre jusqu'au bout, ce n'est plus arrivé depuis dix ans et la saison 2013-2014. A l'époque, Manchester City, déjà, avait été sacré avec Liverpool et Chelsea très proches dans les rétroviseurs. C'est l'année de la fameuse glissade de Steven Gerrard, symbole d'une fin de saison ratée par les Reds, qui avaient laissé filer un titre qui leur semblait promis.

· Un titre quoi qu'il arrive historique

Dans les chiffres et dans l'histoire, peu importe l'équipe qui soulève le trophée en mai prochain, ce sera historique. Liverpool, qui a mis fin à une disette de 30 ans en 2020, peut désormais égaler le record de Manchester United, 20 fois champion d'Angleterre. Manchester City, de son côté, peut décrocher le 10e titre de son histoire - et le 8e en 12 ans, depuis le rachat du club. Des accomplissements qui comptent outre-Manche.

Mais c'est sans doute pour Arsenal que ce titre aurait le plus grand retentissement. Les Gunners n'ont plus été champions depuis l'épopée des Invincibles en 2004, soit 20 ans tout pile. Ils y ont cru la saison dernière, lorsqu'ils comptaient huit points d'avance sur Manchester City à dix journées de la fin. Ils espèrent désormais que cet échec fait partie du chemin vers le succès, à l'image du Liverpool d'il y a quelques années, d'abord vaincu par les hommes de Pep Guardiola, puis vainqueur à son tour.

· Trois entraîneurs charismatiques

Pep Guardiola et Jürgen Klopp sont habitués, depuis plusieurs années, à se livrer bataille. Mais entre les deux, il n'y a jamais eu un mot plus haut que l'autre. Au contraire, ils aiment même se complimenter réciproquement quand ils le peuvent, en opposition aux affrontements passés entre Arsène Wenger, Alex Ferguson et José Mourinho. L'arrivée de Mikel Arteta dans ce petit monde n'a fait que renforcer ces habitudes.

Ami de Guardiola, l'entraîneur des Gunners a appris aux côtés du Catalan, sur le banc de Manchester City, et même Klopp reconnaît volontiers les qualités de son homologue, bien qu'en novembre 2021, l'Allemand et l'Espagnol s'étaient un peu écharpés sur le bord du terrain. Ces trois-là, finalement, se distinguent par leur jusqu'au-boutisme et leur forte personnalité. De quoi rendre ce match à trois aussi intéressant sur le terrain que sur les bancs.

· Une parfaite répartition des rôles

Parce que le scénario de la Premier League est bien fait, chacune de ces trois équipes semble camper un rôle bien défini. Manchester City représente l'équipe ultime, celle qui sort d'un triplé historique ; Arsenal incarne la reconstruction et le retour au premier plan, avec un coach et un effectif très jeunes ; Liverpool est quelque part entre les deux, habitué des hautes sphères mais forcé de profondément renouveler son groupe.

L'équilibre tient avec tout ça. Les stars sont bien réparties (Haaland, De Bruyne, Grealish ; Saka, Odegaard, Rice ; Salah, Van Dijk, Alexander-Arnold) et les résultats toujours équilibrés. Arsenal a battu de justesse Manchester City à l'Emirates Stadium, Liverpool a obtenu des nuls contre les Gunners et les Cityzens. Pour le moment, personne ne parvient donc à se détacher. Le match à trois, à mi-saison, est parfaitement lancé.

Article original publié sur RMC Sport