Ligue 2: Ruffier réclame plusieurs millions d'euros à Saint-Étienne après son licenciement en 2020

Ligue 2: Ruffier réclame plusieurs millions d'euros à Saint-Étienne après son licenciement en 2020

L'ancien gardien international Stéphane Ruffier a contesté lundi devant le Conseil des prud'hommes de Saint-Étienne son licenciement pour "faute grave" et réclamé plus de 7 millions d'euros de réparation à l'ASSE. Le tout près de trois ans après son départ du club.

L'ancien portier des Verts, représenté par son avocate, Me Dorothée Bisaccia-Bernstein, a plaidé le "harcèlement moral", en dénonçant la volonté de son employeur de "l'isoler" jusqu'à la rupture de son contrat de travail.

Le gardien de but basque a été licencié fin décembre 2020, six mois avant son terme, à la suite de rappels à l'ordre et de sanctions disciplinaires pour des insubordinations - retard à l'entraînement, départ du club sans autorisation, non-port du masque pendant la crise liée au Covid-19.

Saint-Étienne dénonce des "prétentions financières exorbitantes"

Le club, lui, espère couper court à ses "prétentions financières exorbitantes qui cumulées s'élèvent à 7,12 millions d'euros", incluant les différents dommages et intérêts liés notamment aux sanctions disciplinaires, au harcèlement moral, à son préjudice professionnel, selon l'avocat du club Olivier Martin.

"Une condamnation à verser un tel montant serait une catastrophe pour le club", a-t-il dit. L'ASSE évolue actuellement en L2, avec un budget de 27 millions d'euros pour la saison en cours.

"Si la faute grave n'était pas reconnue comme fondement au licenciement, Ruffier ne devrait pouvoir prétendre qu'au versement des six derniers mois de son salaire de base, soit 540.000 euros", a-t-il dit en précisant que son salaire mensuel "était 90.000 euros, mais qui au terme d'un avenant à son contrat montait à 275.000 euros avec toutes ses primes".

"Le collectif ce n'est pas son truc" selon l'avocat de l'ASSE

Stéphane Ruffier a porté pendant neuf ans les couleurs de Saint-Étienne avant que sa situation sportive ne se dégrade dans le Forez, à la suite de l'arrivée du manager Claude Puel. Son contrat avec les Verts avait été officiellement rompu le 4 janvier dernier.

Il est, à ce jour, le gardien de but qui a le plus joué avec les Verts en Ligue 1 (383 matches), devant le mythique Ivan Curkovic. Il "a été un très grand joueur, mais le collectif ce n'est pas son truc. Il a stoppé sa carrière en 2021 comme il en avait l'intention", a encore affirmé à l'audience Me Martin.

"Un grand type de 1,90 mètre baraqué et tatoué qui se fait persécuter ça peut surprendre", a convenu Me Bisaccia-Bernstein, en décrivant l'ASSE comme "un employeur tout puissant".

Ruffier victime de harcèlement moral?

L'avocate a évoqué une "longue période de harcèlement moral auquel se sont livré l'entraîneur Claude Puel et le directeur général Xavier Thuilot, qui avaient la mission de dégraisser la masse salariale et de virer les joueurs qui coûtaient le plus cher". Pour elle, Stéphane Ruffier a subi "une entreprise de démolition", "une campagne de sape" et il "a fini par arrêter le foot après s'être fait défoncer la tronche".

En réponse, l'avocat du club a accusé le portier, désigné à plusieurs reprises par l'UNFP "meilleur gardien de Ligue 1" d'avoir abusé de son statut d'enfant chéri des supporters de l'ASSE. Il a évoqué un "comportement réfractaire en parfaite opposition aux directives de l'entraîneur à partir de février 2020". "L'empereur Ruffier arrive volontairement en retard à l'entraînement pour montrer qui c'est le patron", a-t-il pointé.

"C'est Stéphane Ruffier qui déclenche la polémique avec une campagne de presse menée par son agent Patrick Glanz visant à dézinguer l'ASSE. Car du haut de son ego démesuré il ne supportait pas d'être remplaçant pendant un match", a-t-il dit.

Une décision attendue en janvier 2024

Pour étayer ses propos, il a assuré que "Didier Deschamps qui voulait le sélectionner en équipe de France avait essuyé un refus du joueur qui n'avait pas la certitude d'être le titulaire".

Le conseil des prud'hommes qui devra notamment apprécier si la mise à l'écart du gardien de but basque par Claude Puel résulte d'un choix sportif ou extra-professionnel, rendra sa décision le 15 janvier prochain. Soit plus de trois ans après le licenciement de Stéphane Ruffier par l'ASSE.

Article original publié sur RMC Sport