Ligue 2: une première encourageante pour l’opération gratuité du Paris FC

On n’avait pas vu cela depuis longtemps, à Charléty. A 30 minutes du coup d’envoi du match contre Bastia, samedi, des centaines de personnes font la queue pour rentrer devant le stade. La file atteint même l’arrêt de tramway qui dessert l’antre du Paris FC.

A l’intérieur, quelques spectateurs sont déjà en place, impatients. "C’est la première fois que j’assiste à un match de football professionnel dans la vraie vie. C’est une occasion en or, je ne pouvais pas la rater. C’est vraiment magique", raconte Sofyan, 14 ans, des étoiles plein les yeux. Comme lui, de nombreux adolescents ont profité de ce match pour découvrir le stade Charléty. D’après Salif, 15 ans, le prix des rencontres a toujours été un frein pour se rendre en tribune : "Pour des gars comme nous, issus des quartiers, des banlieues ; c’est pas simple de mettre de l’argent dans une place. C’est cher le foot. Les seuls matchs qu’on va voir normalement, c’est au city stade."

Objectif: attirer de nouveaux sponsors

Et c’est justement pour susciter un débat sur l’accessibilité du football que le président du Paris FC Pierre Ferracci a pris ce virage vers la gratuité de sa billetterie : "Il y avait plusieurs enjeux derrière cette décision. Et notamment un enjeu sociétal. On s’est dit que le football devenait inaccessible. Les citoyens sont parfois à quelques euros près. Aujourd’hui, ils ont du mal à se loger, se nourrir, se soigner et doivent souvent faire des économies sur les loisirs, comme le football. Le football doit redevenir accessible à un public populaire."

Bien sûr, à travers ce choix, le club espère aussi garnir les tribunes d’un stade qui sonne creux depuis plusieurs saisons maintenant. Samedi soir, 6.500 spectateurs étaient présents. D’habitude, on en compte à peine 4.000. C’est donc encourageant pour une première. D’autant plus que le club s’était fixé une jauge à 8.000 spectateurs maximum pour ce match.

Une jauge qui évoluera en fonction des moyens du club, ou de l’affiche. Pierre Ferracci souhaite en tout cas atteindre une moyenne de 7.000 supporters par match d’ici la fin de saison. Charléty, c'est 19.000 places. Renoncer aux recettes de la billetterie : c'est un manque à gagner d'un million d'euros par saison pour le PFC.

Sur le plan financier, cette opération peut sembler surprenante. Pour se passer des recettes de sa billetterie, le club compte surfer sur sa nouvelle image de club populaire pour séduire de nouveaux sponsors. Le Paris FC vise "une opération blanche", sur le plan économique. Sur le terrain, les encouragements de tous ces nouveaux supporters semblent faire la différence. Les Parisiens se sont imposé 1-0 face à Bastia. “On aurait tout donné avec ou sans public. Mais quand il fallait tenir le score, c’est vrai que les chants et tous ces supporters, ça aide", confie Cyril Mandouki, le capitaine du Paris FC.

Article original publié sur RMC Sport