Matchs du Paris FC gratuits: "Le football a mauvaise presse et devient inaccessible", justifie le patron du club

C'est une première dans le monde. Le Paris FC a lancé la gratuité des places pour assister à des matchs de Ligue 2 et de D1 Arkéma au stade Charléty. "Un enjeu sociétal et opérationnel pour le club" dirigé par Pierre Ferracci, qui veut redorer l'image du ballon rond. "Le football a mauvaise presse aujourd'hui. On parle de violence, de l'argent-roi, des dérives racistes", souligne le dirigeant sur le plateau de Bonjour l'Île-de-France sur BFM Paris ce lundi. "Les tarifications continuent de grimper, et pas seulement en Ligue des champions. Le foot devient inaccessible, notamment pour les familles modestes. Le football est le sport le plus populaire de la planète, le plus pratiqué, le plus regardé."

Si l'opération n'est "pas seulement un coup de communication" de la part du PFC, le président est convaincu de sa réussite et ne doute pas de la viabilité financière. "On y croit, non seulement de rendre le foot accessible, mais aussi d'aider une association qui travaille pour le bien commun. On a fait le sondage auprès des grandes et moyennes entreprises. Ils sont plutôt positifs. Un euro, cinq ou dix euros, ça compte. L'équation économique sera aussi gagnante, j'en suis persuadé. Il faut que les sponsors nous accompagnent aussi. Le football doit rester ouvert à tous."

Lancement de l'opération le 11 novembre

Si les matchs sont gratuits - "hormis pour les personnalités qui paient des prestations plus élevées" - la réservation est obligatoire sur la billetterie du club pour permettre de gérer les flux dans l'enceinte de 17.000 places.

"L'enjeu opérationnel est aussi de remplir le stade Charléty parce que ça reste l'un de nos points faibles."

"On veut attirer davantage de catégories modestes", assure Pierre Ferracci, qui ne veut pas entendre parler "d'opposition" avec le Paris Saint-Germain. "Quand on nous fait jouer le dimanche soir à 21 heures au lieu de 13 heures, on divise l'assistance par deux. Un Paris FC-Lyon (D1 Arkéma) l'an dernier, c'était deux fois plus d'assistance qu'hier (dimanche, environ 2.500 personnes). Il faut que les diffuseurs s'adaptent à la popularité qu'il faut développer du football", poursuit-il. Pour rappel, le sommet du football féminin disputé dimanche soir (remporté 6-1 par l'OL) n'entrait pas encore dans l'opération "billetterie gratuite", qui débute officiellement le 11 novembre avec la rencontre de Ligue 2 entre le PFC et Bastia.

Seules les rencontres de Ligue des champions de l'équipe féminine dirigée par Sandrine Soubeyrand seront payantes. Le club recevra Hacken (15 novembre à 18h45), le Real Madrid (14 décembre à 18h45) et Chelsea (30 janvier à 18h45). Pour cette occasion, le Paris FC met en vente un "pack Europe" où il est possible d'assister aux trois matchs à partir de 15,99 euros.

Quelles pertes pour le club?

La mise en place de la gratuité des places va-t-elle faire perdre plus d'argent au club de la capitale? "Entre les recettes qu'on va perdre et les prestations nouvelles qu'on va accorder, notamment pour les associations, est de l'ordre d'un million d'euros par an. On fait le pari que les sponsors, nouveaux et anciens, vont compenser au-delà de cette perte de substance pour le club."

Convaincu que l'opération est "bien reçue", Pierre Ferracci lance un appel à tous les clubs pour qu'ils se lancent également dans l'aventure, à l'image du Fortuna Düsseldorf en D2 allemande. "Au lieu de se traduire par une baisse des tarifications, l'arrivée de puissants moyens dans le football se traduit par une hausse des tarifications. L'argent ne va pas toujours au bon endroit. On espère être suivis par d'autres clubs. Il faut faire en sorte que ce soit un moment festif avant, pendant et après le match et qu'on oublie tous ces travers et ces dérapages dont on parle un peu trop aujourd'hui."

Article original publié sur RMC Sport