Ligue 2: partenaires qui réclament un président-délégué, supporters en colère... Bordeaux en état de crise

Le dernier résultat (défaite 3-1 à Bastia) et le classement (17e) étaient déjà suffisants pour constater la gravité de la crise aux Girondins de Bordeaux. Avec seulement 12 points en 13 matchs, et un remplacement d'entraîneur déjà effectué avec l'arrivée d'Albert Riera à la place de David Guion, le club occupe la première place de la zone de relégation vers le National 1. La situation devient encore plus explosive avec la publication d'une lettre ouverte signée par 50 partenaires du club. Elle est un camouflet colossal pour le président et actionnaire principal Gérard Lopez: les partenaires réclament la nomination d'un président délégué.

"Nous sommes très inquiets. Vous avez affirmé à deux reprises, le 12 juillet 2021 puis le 27 juillet 2022: «Le club est sauvé». Nous, partenaires du club et véritables passionnés, pensons qu'il n'a jamais été autant en péril. Si vous prétendez le sauver à chaque saison, nous sommes convaincus qu'année après année, il dépérit, que ses fondations historiques s'effritent et que le club dans sa globalité sombre dans l'indifférence générale. Nous complétons ce constat glaçant: l'équipe féminine des Girondins de Bordeaux ainsi que l'équipe de N3 (cinquième division, ndlr) sont également toutes deux en position de relégable", écrivent-ils à Gérard Lopez.

"Injecter de l'argent ne fait pas automatiquement de vous un bon président"

La suite est encore plus mordante: "Il serait inutile ici de pointer des doigts accusateurs sur votre communication souvent inappropriée, votre projet difficilement lisible ou les choix surprenants des hommes qui le mènent".

Pour ces partenaires, qui reprochent à Gérard Lopez de ne pas être suffisamment présent, la nomination d'un président délégué est indispensable: "Le président délégué incarne l'identité, la culture et la vision du club. (...) Votre absence lors du match face à Rodez, rencontre symbolique par son histoire traumatisante, date anniversaire du club et marquant le premier match à domicile de notre nouvel entraîneur, en est un exemple récent et troublant. (...) Injecter de l'argent dans le club fait de vous un bon actionnaire, rôle que vous tenez parfaitement et nous vous en remercions, mais ne fait pas automatiquement de vous un bon président pour le club".

Les Ultramarines réclament du "ménage"

L'avant-veille de cette publication, les Ultramarines 1987, principal groupe de supporters, a aussi pris la parole. Avec un discours similaire, réclamant un "capitaine à la tête du navire" qui soit dédié à "100%" au club.

"Il est grand temps de faire le ménage et de mettre quelqu'un de compétent à la direction sportive", dénoncent aussi les supporters, visant explicitement Admar Lopes. Certains joueurs sont aussi décriés: "Les cadres sont transparents et ne parviennent pas à tirer le groupe vers le haut. Sans parler des sorties en boîte de nuit les soirs de défaite ou de comportements plus que limite vis-à-vis des supporters".

Pas d'électrochoc pour Riera

Après le départ de David Guion, les supporters bordelais ont pu espérer à un électrochoc avec l'arrivée de l'Espagnol Albert Riera courant octobre. Mais en trois matchs, son bilan est déjà mauvais: deux défaites (2-0 à Angers, 3-1 à Bastia) et un nul (2-2 contre Rodez). Le partage des points est tout particulièrement décevant, compte tenu de l'avantage de deux buts des Girondins au bout de 18 minutes de jeu.

Au tiers du championnat, tous les voyants sont au rouge: les meilleurs buteurs, Yoann Barbet et Gaétan Weissbeck ne comptent que deux buts chacun, le meilleur passeur, Zuriko Davitashvili, n'a que deux passes décisives. Il s'agit de la deuxième pire attaque du championnat.

La 17e place représente le pire classement de l'histoire professionnelle du club, débutée en 1937.

Article original publié sur RMC Sport