Ligue 1: pourquoi le déploiement policier n’est pas gratuit pour les clubs

"Quand le Tour de France est organisé, l'État met à disposition des forces de police. Les clubs de foot, eux, payent les forces de police. Il faut une collaboration entre les clubs, la Ligue et les pouvoirs publics", a expliqué l’ancien directeur sportif de l’OGC Nice, Julien Fournier, invité mardi soir de l'After Foot, sur RMC.

Apportons tout de même une petite nuance à ce propos de Julien Fournier: certaines prestations sont facturées par les forces de l’ordre aux organisateurs, y compris sur le Tour de France. Du reste, l'ancien dirigeant de l'OM a raison.

Depuis un décret du 5 mars 1997, et instauré dans le code de la sécurité intérieur, les organisateurs de manifestations sportives doivent participer aux frais d’engagement des forces de l’ordre. Cette situation ne concerne pas uniquement les clubs professionnels de football en France mais bien toutes les manifestations sportives à but lucratif. C’est le cas par exemple sur certains matchs de Coupe de France, même avec des clubs amateurs.

Près de 150.000 euros dépensés par l'OM pour sécuriser un match contre le PSG en 2018

"Les organisateurs de manifestations sportives, récréatives ou culturelles à but lucratif peuvent être tenus d'y assurer un service d'ordre lorsque leur objet ou leur importance le justifie, explique le code de la sécurité intérieure. Les personnes physiques ou morales pour le compte desquelles sont mis en place par les forces de police ou de gendarmerie des services d'ordre qui ne peuvent être rattachés aux obligations normales incombant à la puissance publique en matière de maintien de l'ordre sont tenues de rembourser à l'Etat les dépenses supplémentaires qu'il a supportées dans leur intérêt."

Prenons l’exemple cité dans un récent rapport parlementaire, avec le match OM-PSG du 28 octobre 2018, le match le plus regardé et sécurisé de la saison en Ligue 1. Cette rencontre a couté très précisément 134.516 euros à l’OM pour le déploiement de 478 policiers et gendarmes le soir de la rencontre, c’est-à-dire quatre unités de force mobile et une unité avec un engin lanceur d’eau.

Un OM-Bordeaux en 2019 avait été facturé plus de 48.000 euros. Les prix ont augmenté depuis la saison 2018-2019 et surtout les déploiements des policiers/gendarmes sont plus importants ces derniers mois, avec les violences autour et dans les enceintes sportives. Sur la saison 2018-2019, le PSG avait par exemple dépensé plus de 2,2 millions d’euros dans la participation des frais engagés par la puissance publique pour assurer la sécurité des matchs au Parc des Princes.

Article original publié sur RMC Sport