Yahoo Actualités Italie: "aucune excuse", Mancini se fait allumer après son départ surprise
La colère succède à l’incompréhension au lendemain de la démission surprise de Roberto Mancini de son poste de sélectionneur de l’Italie. La presse italienne allume le technicien particulièrement pour la manière avec laquelle il a annoncé son choix. Selon la Gazzetta dello Sport, il a envoyé un e-mail à Gabriele Gavrina, président de la Fédération italienne de football (FIGC) depuis son lieu de vacances à Mykonos. Les deux hommes s’étaient rencontrés la veille pour parler de quelques problèmes mais le mot "démission" n’aurait jamais été prononcé par Mancini selon le journal qui dénonce "les manières et le timing" choisis.
S’il a mené la Nazionale à un titre inespéré à l’Euro 2021, Mancini était aussi à la tête de l’équipe lors de son élimination en barrage de la dernière Coupe du monde. Malgré cela, il avait conservé son poste qui venait même d’être élargi, début août, pour en faire le superviseur des équipes U20 et U21. Le technicien aurait toutefois mal accueilli la nomination de Gianluigi Buffon comme chef de délégation.
"Si l'argent compte le plus, ce n'est pas bon pour le football"
Ces motifs ne font pas passer l’amertume des médias italiens. La Gazzetta publié un éditorial acerbe contre l’ancienne légende de la Sampdoria Gênes. "Mancini n'a aucune excuse, il n'y a pas d'échappatoire à l'équipe nationale, lance le journal. On peut quitter un banc d'un coup, même le bleu, mais pas comme ça, avec un simple mail, sans se soucier de personne: des supporters, des passionnés, y compris des Italiens qui ne s'intéressent pas au football. Parce que l'équipe nationale appartient à tout le monde. Le vent du cynisme souffle fort dans le football, de l'argent assumé comme la seule valeur, absolue et destructrice: le respect des accords, des contrats, de la parole, n'existe pas."
Cette dernière remarque fait écho aux rumeurs d’un possible départ de Mancini vers l’Arabie saoudite où pourrait l’attendre un contrat bien plus juteux à la tête de la sélection. Des journaux évoquent une relation fissurée avec la Fédération mais doutent de ce motif. "Nous verrons si c'est la raison ou plutôt la proposition saoudienne pharaonique", poursuit la Gazzetta.
"Si l'argent compte le plus, ce n'est pas bon pour le football, regrette Arrigo Sacchi, entraîneur de légende et de référence en Italie. Le timing n'est pas le meilleur, nous devons comprendre s'il y a autre chose derrière."
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Le son de cloche diffère toutefois dans d’autres médias comme le Corriere dello Sport, bien plus mesuré avec Mancini. Pour le journal, cette décision intervient au "bon moment". "Lundi dernier, Roberto a confié à ses amis les plus proches qu'il avait besoin d'une pause, explique le journal. Il n'était pas au top, manquait d'enthousiasme, l'idée de se séparer de certains de ses collaborateurs historiques le dérangeait vraiment." Luciano Spalletti est désormais le grand favori pour le remplacer, devant l’outsider Antonio Conte.
