Incidents OM-OL: la "honte" et la "colère" de Christian Cataldo, patron des Dodger's

Incidents OM-OL: la "honte" et la "colère" de Christian Cataldo, patron des Dodger's

Reporté à une date ultérieure après le caillassage du bus de l'OL, l'Olympico a encore déchaîné les passions ce dimanche 29 octobre à Marseille. Après celui du groupe rhodanien, où Fabio Grosso a été blessé, plusieurs cars de supporteurs des Gones ont reçu des projectiles aux abords du Vélodrome. Une situation inadmissible selon les groupes ultras phocéens. Après le communiqué des South Winners pour nier un quelconque rôle dans ces incidents, le patron des Dodger's a lui aussi tenu à différencier les "vrais" supporteurs de ces casseurs.

"Depuis dimanche soir, j’ai trois sentiments. Le premier c’est que je suis dégoûté. Le deuxième c’est que j’ai honte. Le troisième c’est que je suis en colère", a lâché Christian Cataldo ce lundi lors de son passage dans l'émission Rothen s'enflamme sur RMC. "Je suis dégoûté parce que c’était une fête, on voulait voir ce match, on avait envie de voir ce match. Les supporteurs et les groupes de supporteurs avaient envie de voir ce match."

Et le patron de l'un des principaux groupes présents au Vélodrome d'ajouter: "Cela s’est passé à 19h15 alors qu’il y avait déjà près de 50.000 personnes dans le stade. Donc pratiquement tous les gens des groupes de supporteurs étaient dans le stade. J’ai honte parce que cela nous retombe dessus. On met tout le monde pareil."

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"C'est sur la voie publique, à 500m du stade, qu’ils se sont fait caillasser. Qui régit la voie publique?"

Un peu à l'image de la LFP, qui a précisé que les incidents comme ceux de dimanche n'étaient pas de son ressort dès lors qu'ils se produisaient en-dehors du stade, Christian Cataldo a souligné les manquements des pouvoirs publics. Selon lui, c'est au forces de l'ordre d'assurer la sécurité du déplacement de l'OL et de ses supporters aux abords du Vélodrome.

"Voilà, il s’est passé ça c’est vrai, ce sont des Marseillais qui ont fait ça mais je ne sais même pas si ce sont des gens qui venaient vraiment au stade. Ça on ne le sait pas, peut-être. Et j’ai honte parce que cela retombe sur Marseille, sur notre club. Ce n’est pas ça Marseille, ce n’est pas ça l’OM pour moi", a encore pesté le dirigeant du groupe du supporteurs emblématique du virage Nord.

"Cela va encore nous retomber dessus, nous les groupes de supporteurs, alors que là on est hors sujet et hors concours. On va aussi parler du parcours des bus, par où ils sont passés, et j’ai entendu la ministre lundi dire que c’était la faute du club. Mais c’est sur la voie publique, à 500m du stade, qu’ils se sont fait caillasser. Qui régit la voie publique? C’est l’ordre public et les forces de police. Il y avait une autre route beaucoup plus sûre où faire passer les bus […] Et le problème était réglé. Cela fait des années que nous aussi on se fait caillasser partout où on va. Ce n’est pas une excuse, ce n’est pas une excuse mais maintenant nous, on est au courant de rien. Au contraire, on a fait une réunion avec la préfète pour les faire venir car nous en avons marre d’être suspendus et de ne pas pouvoir aller à Paris ou à Lyon et d’être privés de match. Nous on gère nos supporteurs à l’intérieur du stade. Comment voulez-vous que moi je gère des mecs à l’extérieur du stade? Ils ont arrêté un mec de cinquante ans, celui qui a balancé le fumigène, il avait 50 ans et il était complètement ivre. Un autre qu’ils ont arrêté il a 22 ans et il a lancé le pavé. Qu’est-ce que vous voulez que je fasse contre des mecs comme ça ?"

Cataldo pointe le rôle des indépendants

Christian Cataldo a confirmé réclamer de grosses sanctions contre les fauteurs de troubles et a promis d'exclure tout membre de son groupe pris en train de commettre de telles exactions. Et le leader des Dodger's de regretter l'amalgame fait entre les indépendants impossible à contrôler et les groupes de supporteurs qui tentent d'apaiser les tensions pour favoriser les déplacements des ultras en France.

"Il s'est développé un système de supporteurs: les indépendants. C'est un groupe, maintenant, ces gens. Il se réunissent via les réseaux sociaux, cela met cinq minutes pour se réunir, pour se donner rendez-vous et mettre en place des actions", a ensuite estimé le dirigeant du groupe de supporteurs marseillais au micro de RMC. "Si demain dans ceux qui sont arrêtés il y a un de chez moi, et je sais que c'est pareil pour les autres groupes... S'il y en a un arrêté avec sa carte des Dodger's sur lui, eh bien il est rayé à vie. Je vais plus loin, il faut que ces mecs fassent de la prison, qu'ils soient interdits de stade à vie, ceux qui ont attaqué le bus. C'est exactement le même truc que quand dans une manifestation de 10.000 personnes il y en a une centaine qui arrive et qui casse des vitrines. Ne dites pas que l'on connait les gens, moi je connais les gens de mon groupe et j'arrive à les gérer. Mais ces gens-là étaient à l'extérieur et la société est comme ça. Cette image est à l'image de la société où on voit des horreurs tous les jours dans les rues. Là c'est pareil. C'est pour ça que moi je suis dégoûté parce que cette histoire va nous retomber dessus alors qu'on fait tout."

Avant de conclure sur les discussions pour permettre aux supporteurs de l'OL de venir au Vélodrome pour l'Olympico: "On avait dit à la préfecture que nous allions gérer dans le stade, qu’on allait gérer nos abonnés. Bien sûr c’est un OM-Lyon c’est comme OM-Paris, ce n’est pas un match normal. Mais cela fait partie des ingrédients du foot. Comment voulez-vous qu’on fasse, nous, pour les gens à l’extérieur? Les flics n’ont pas pu gérer cette action et on voudrait que nous, les groupes de supporteurs, nous y arrivions. Maintenant dans tous les clubs il y a des indépendants, des gens qui ne font partie d’aucun groupe et qui se réunissent sur les réseaux sociaux."

Article original publié sur RMC Sport