France-Italie: les Italiens ont-ils vraiment une chance face aux Bleus?

France-Italie: les Italiens ont-ils vraiment une chance face aux Bleus?

Nation hôte du Mondial 2023, la France espère remporter son premier titre dans la compétition le28 octobre prochain au Stade de France. Un objectif affiché par les joueurs de Fabien Galthié qui passe déjà par une qualification pour les quarts de finale. Après trois victoires en trois rencontres, les Bleus seront favoris de leur match contre l’Italie ce vendredi à Lyon (21h).

Méfiance tout de même, en face les Azzurri rêvent d’une qualification pour historique pour le prochain tour. Si une victoire assurerait la première place du groupe A à la France, une défaite risquerait de mettre un terme aux ambitions tricolores. Faut-il avoir peur de cette équipe? Pas sûr si l’on se fie aux récents affrontements, même si les coéquipiers de Matthieu Jalibert se souviendront de leur victoire poussive (24-29) à Rome lors du dernier Tournoi des VI Nations.

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Un passif très favorable aux Bleus

Ambitieux mais finalement écrasés par les All Blacks (96-17), les Italiens ne possèdent pas un bilan des plus flatteurs face à la France. Certes, les Bleus se sont fait peur en février dernier. Mais, finalement ils se sont imposés… comme (presque) à chaque fois. C’est simple, l’Italie n’a gagné qu’à trois reprises sur les 47 duels entre les deux équipes dont une fois en France en 1997. Et le XV de France n’a plus perdu contre son voisin transalpin depuis 2013. Après dix ans d’attente, les Azzurri devront signer un exploit retentissant pour l’emporter.

"Si tu as peur des Italiens, ça ne sert à rien d’entrer sur le terrain…, a noté l’ancien troisième ligne Imanol Harinordoquy auprès du journal Midi Olympique. Pour négocier ce prochain match, il faut prendre les All Blacks en exemple, c’est-à-dire respecter l’équipe d’Italie et lui mettre des points jusqu’à la dernière minute. Parce que vendredi soir, j’ai cru à un moment qu’ils allaient en prendre 100…"

Une dynamique plus positive pour la France

Même si l’absence d’Antoine Dupont, dont le retour est espéré pour un éventuel quart de finale, constitue un rude coup pour le XV de France, les anciens internationaux ne semblent pas craindre cette équipe italienne. Surtout après la correction infligée par la Nouvelle-Zélande.

"On ne se remet pas d’un 96-0, tu fais semblant toute la semaine, a lancé Vincent Moscato pendant la semaine au micro de RMC. Tu fais semblant en disant que tu vas choper les Français et les pousser en mêlée mais en vrai t’es mort. T’es mort, t’es cuit, t’es frit."

À l’inverse des Italiens, revanchards mais qui ont pris un sérieux coup sur la tête face aux Blacks, la France a poursuivi sa montée en puissance avec sérénité. Une fois le choc inaugural remporté, Fabien Galthié a géré les temps de jeu et peaufiné la préparation physique en vue des matchs couperets.

Se méfier de l’orgueil italien

Après la déroute contre la Nouvelle-Zélande, l’Italie a cherché à se remobiliser. Si les méthodes utilisées par le coach Kieran Crowley ont pu détonner, notamment cette cérémonie du feu où les joueurs ont brûlé leurs pensées négatives du moment, le groupe transalpin s’est ressoudé et a travaillé toute la semaine pour essayer de faire chuter les Bleus.

"Cela a été dur psychologiquement. Il fallait tourner la page mais ça n'a pas été simple. On l'a fait le plus rapidement possible et on a injecté de l'énergie dans les entraînements, a voulu rassuré, le capitaine Michele Lamaro mercredi. Le moral n'était pas bon mais finalement les entraînements étaient de qualité. Nous devons nous concentrer sur notre perf sur le terrain. On sait qu'on peut être compétitifs. Nous devons mettre sur le terrain toutes nos qualités."

En particulier en mêlée où le pack italien a pris la marée face au Blacks (25% de mêlées gagnées sur introduction italienne). Histoire de changer les choses, Simone Ferrari, Hame Faiva et Pietro Ceccarelli formeront une toute nouvelle première ligne face à la France. Surtout, après leur non-match face aux Kiwis, les Italiens voudront se reprendre et n’auront plus à rien à perdre.

"Il faut les prendre à la gorge comme l'a très bien fait l'Uruguay, a analysé Martin Castrogiovanni auprès du Midi Olympique avant la rencontre. […] Ce n'était évidemment pas la meilleure équipe de France mais ils ont été mis en danger parce que les Uruguayens étaient affamés."

Bien gérer l’entame

Favorite à la victoire finale, la France se méfiera de l’Italie mais en ayant aussi conscience de sa supériorité. Aussi bien au niveau individuel que collectif, la sélection tricolore semble mieux armée pour cette rencontre que l’Italie malgré sa soif de revanche. À condition de bien débuter le match.

"Si l'équipe de France prend de suite les affaires en mains et confirme le doute dans les têtes italiennes, je ne vois pas un joueur italien capable de faire basculer le match, a estimé l’ancien sélectionneur des deux équipes Pierre Berbizier pour RMC Sport. Maintenant, aux Français de faire ce qu'il faut pour mettre de suite les choses au point et confirmer le doute dans la tête des Italiens."

Une opinion partagée par Maxime Médard. L’ancien arrière se montre même un peu plus confiant: "L'Italie va tout donner sur les vingt premières minutes. Si l'équipe de France arrive à les maintenir et à être devant au score, je pense que les Italiens vont avoir du mal, a assuré l’ex-Toulousain pour la chaîne viaOccitanie. Ils seront souvent pénalisés... Je pense que l'histoire va durer vingt minutes et après les Français vont dérouler."

Article original publié sur RMC Sport