Football: Flavien Tait alerte sur le danger des réseaux sociaux et revient sur "une rumeur insensée"

Football: Flavien Tait alerte sur le danger des réseaux sociaux et revient sur "une rumeur insensée"

"Ce sont des rumeurs insensées et qui peuvent faire très mal à une famille." Interrogé dans les colonnes de Ouest-France, ce mercredi 25 octobre, sur la santé mentale dans le football, l'ex-joueur d'Angers et du Stade Rennais, Flavien Tait, en a profité pour évoquer son cas et alerter en longueur sur les dangers des réseaux sociaux et la pression psychologique qu'y subissent les footballeurs.

En février 2023, pour expliquer son absence du groupe dans une rencontre face à Clermont, des internautes mal-intentionnées avaient publié sur les réseaux sociaux la rumeur d’une liaison extraconjugale entre le milieu de terrain français (qui évolue désormais à Samsunspor en Turquie) et la femme de son coéquipier, Lovro Majer. Huit mois après il témoigne des effets de telles accusations sur la santé mental d'un joueur.

"Il faut que les gens se rendent comptent que ça peut avoir un impact incroyable"

"Cette rumeur, c’était incroyable de sortir des choses comme ça. Franchement… Je me suis dit : "Ce n’est pas possible, qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ?", se rappelle Tait avant de condamner, "des rumeurs insensées et qui peuvent faire très mal à une famille. Il faut que les gens se rendent compte que dire des choses comme ça, ça peut avoir un impact incroyable."

"Je savais que tout était faux". Alors que les rumeurs sont relayées en masse sur les réseaux sociaux, le Français se souvient être resté lui même malgré tout continuant à entretenir les bonnes relations qu'il avait avec son coéquipier croate, qu'il qualifie comme l'un de ses "meilleurs amis à Rennes", de l'époque.

Face à la viralité de la rumeur, le milieu de terrain avait décidé de réagir directement en story Instagram qualifiant ces accusations d'"inadmissibles, inacceptables et honteuses". Il avait alors indiqué qu'il n'hésiterait pas à "porter plainte contre X pour diffamation (passible d'une amende de 12 000 euros)".

Le joueur de 30 ans est également revenu, ce mercredi, sur les raisons de son écartement du groupe à l'époque. Une mise à l'écart à l'origine de toute cette polémique: "C’était un choix du coach, il y a eu une petite embrouille. Le coach et moi, on a le même caractère donc parfois…(rires). Ce jour-là, j’ai abusé et c’est pour cela qu’il m’a puni en ne me mettant pas dans le groupe. C’était une période plus compliquée pour nous, ça ne tournait pas pour moi, pour l’équipe. Je n’ai pas Twitter. J’étais au match en tribunes et à la fin, on m’envoie un message en me disant que cette rumeur est sortie pour expliquer mon absence et je me dis : Mais ce n’est pas possible !"

"Les réseaux sociaux sont devenus un défouloir, je n'y prête plus attention parce que ça peut faire très, très mal."

Les rumeurs qui ont eu comme effet, pour l'ancien joueur rennais, de lui faire revoir radicalement son utilisation des plateformes: "Désormais, je n’y prête plus attention. Quand j’ai connu une période délicate à Rennes, je regardais par curiosité, mais je n’y prête plus attention parce que ça peut faire très, très mal." Il appelle également ses coéquipiers et l'ensemble des joueurs professionnels à repenser leur rapport à ces outils.

"Nous, les réseaux sociaux, on s’en sert pour montrer notre vie aux gens qui nous suivent. Si je n’étais pas footballeur, je n’aurais pas de réseaux sociaux. On met des photos, on montre certaines choses de notre vie pour les gens qui nous suivent et c’est agréable. Mais certains s’en servent de défouloir. Un conseil que j’ai, c’est de banaliser tout ça (l'utilisation des réseaux)"

Le joueur s'en prend aussi aux comportements disproportionnés que les fans peuvent avoir sur la toile: "Les réseaux sociaux sont devenus un défouloir. Les gens sont derrière leur écran, vous donnent des leçons et vous insultent parce que vous n’avez pas été bon. Ce n’est que du football, il y a des choses plus graves dans la vie, et on le voit avec les sujets actuels."

En 2021, devant l'ampleur des messages de haine dont sont victimes les joueurs de Bundesliga, plusieurs stars du championnat allemand, dont le Français Upamecano, avaient participé à la campagne #UniteAgainstHate contre le harcèlement en ligne. Aucune campagne similaire n'a été lancée jusqu'à présent en Ligue 1.

Article original publié sur RMC Sport