Pour en finir avec la flamme olympique

Sur cette affiche publicitaire vantant les JO de Berlin de 1936, un porte-flambeau aryen.  - Credit:Archives Charmet/Bridgeman Images
Sur cette affiche publicitaire vantant les JO de Berlin de 1936, un porte-flambeau aryen. - Credit:Archives Charmet/Bridgeman Images

Une noble touche d'archaïsme dans un monde high-tech. Et peut-être, même, la poésie ? C'est ce que beaucoup ont pensé devant la cérémonie d'allumage de la flamme olympique. Chorégraphie de prêtresses devant les ruines du temple d'Héra, chœur d'oiseaux dans les oliviers, robes à imprimé évoquant les cannelures des colonnes, présence du skaphia, miroir parabolique censé faire venir le feu sacré sur la torche directement de chez Apollon, divinité associée au soleil…

Folklore nazi

Le spectacle qui s'est déroulé le 16 avril dans l'ancien sanctuaire était beau comme l'antique. Pourtant, ce n'était que du folklore. Bien sûr, des flammes brûlaient dans les temples d'Olympie pendant la hiéroménia – le mois sacré qui suspendait toute guerre, on en rêve ! – ; bien sûr, il y aurait eu un allumage de flamme rituel à Olympie après une course aux flambeaux, selon les dires de Philostrate – « le vainqueur après avoir mis le feu aux offrandes sacrées s'en retournait avec la couronne olympique », écrit-il au IIIe siècle dans De la Gymnastique –, mais le « relais de la flamme » d'Olympie à la ville hôte remonte, lui… aux Jeux de Berlin de 1936.

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