F1: températures très froides, piste pas prête, tarifs en chute libre... Le Grand Prix de Las Vegas sous le feu des critiques

F1: températures très froides, piste pas prête, tarifs en chute libre... Le Grand Prix de Las Vegas sous le feu des critiques

41 ans après la dernière édition en 1982, ce grand retour à Las Vegas est censé être une formidable publicité pour la Formule 1 aux États-Unis. Avec les projecteurs, la sphère à 54.000 mètres carrés d'écrans LED, la fameuse roue High Roller et le tracé du circuit qui emprunte le mythique boulevard Strip, tout est réuni pour un gigantesque show à l'américaine. Mais tout n'est pas si reluisant. Avant même le fiasco de la première séance d'essais, interrompue après un accident avec une plaque d'égout descellée, critiques, interrogations et polémiques ont fusé de toutes parts.

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· La météo froide "oubliée"

Un premier sujet a fait jaser dans les semaines qui ont précédé le week-end: les conditions météorologiques qui ont tout simplement été... "oubliées", comme l'a reconnu Ross Brawn, ancien directeur sportif de la F1. Les températures prévues aux heures des différentes séances durant ces trois jours oscillent autour des 10°C. Ce qui fait sans doute de ce Grand Prix le plus froid de l'histoire récente de la discipline. Une situation rare qui représente un défi de taille pour faire chauffer les pneus, dont la fenêtre de fonctionnement va de 85 à 140°C en fonction du type de gomme (dure à tendre). En dessous, l'adhérence est considérablement réduite.

· Une piste glissante et ouverte au trafic

Le roulage est d'autant plus potentiellement piégeux en raison de l'état de la piste, à la fois neuve et ouverte au trafic automobile en temps normal. Ce qui la rend particulièrement glissante. L'organisation de courses de support en lever de rideau aurait pu aider à gommer l'asphalte. Mais les F1 sont les seules à rouler sur cette piste... en plus des voitures des résidents et touristes. Car après les deux premières séances d'essais et les qualifications, les organisateurs doivent reconfigurer le circuit pour laisser la place au trafic. Sans ça, le coeur de la ville serait globalement paralysé pendant 72 heures. Greg Maffei, patron de Liberty Media, qui contrôle la F1, a d'ailleurs tenu à "s'excuser auprès de tous les habitants", à qui il promet des revenus de 1,7 milliard de dollars (1,56 milliard d'euros).

· Des prix exorbitants... puis en chute libre

Strass et paillettes obligent, et retour sur investissement nécessaire, le GP de Las Vegas est le plus cher de la saison pour les fans. À un mois de l'événement, il fallait débourser au moins 1.500 euros pour se rendre sur le circuit. Certains packages pour les plus aisés sont partis à prix d'or (un million de dollars pour un billet de luxe "all-access" avec hôtel cinq étoiles). Mais comme l'ont rapporté plusieurs médias américains, il semblerait que la demande ait été surestimée. Sur le dernier mois, selon Forbes, le prix moyen des places pour les qualifications et la course a chuté de 70%, ramenant les premiers tarifs sous la barre des 1.000 dollars (920 euros). La déflation est telle qu'une chambre à l'hôtel-casino Flamingo était accessible pour seulement 18 dollars à la veille de l'événement, selon un reportage.

· Verstappen n'est pas content

Rien qui n'a toutefois empêché l'organisation d'un spectacle jamais vu en F1 pour présenter les pilotes en public. Un show qui a reçu un accueil mitigé au sein du paddock. Si plusieurs voix se sont élevées pour défendre ce show et plus globalement l'organisation de cette course, le triple champion du monde Max Verstappen ne se gêne pas pour exprimer son mécontentement. La cérémonie d'ouverture? "99% de show, 1% de sport". Le tracé du circuit? "Il n'est pas excitant". Les horaires de nuit sur place (qualifications à minuit, course à 22 heures), une semaine avant de courir l'après-midi à Abu Dhabi? "Je ne comprends pas vraiment. C'est très fatigant, et c'est en fin de saison que nous devons le faire. Ça n'a pas beaucoup de sens".

· Les spectateurs privés de la deuxième séance d'essais

Autant de critiques qui ont fusé avant même le gros raté de la première séance d'essais jugé "tout simplement inacceptable pour la F1" par Frédéric Vasseur, le patron de Ferrari. Un couac qui aurait pu être évité avec des tests de sécurité approfondis en amont? En tout cas, les fans dans les tribunes n'ont pu profiter que de huit minutes de roulage avant que le drapeau rouge ne soit agité. Ils auraient pu espérer profiter de la deuxième séance d'essais, rallongée à 90 minutes. Mais pour des "considérations logistiques", l'organisation a fait sortir tous les spectateurs avant le début de cette deuxième séance. Pour la F1, la publicité n'est peut-être pas si bonne.

Article original publié sur RMC Sport