Euro-2024/France: Upamecano-Saliba, la charnière tient la route

Les défenseurs français William Saliba (g.) et Dayot Upamecano (d.) encadrent le milieu de terrain autrichien Marcel Sabitzer lors du match du groupe D de l'Euro-2024 entre l'Autriche et la France, à Düsseldorf, le 17 juin 2024 (Alberto PIZZOLI)
Les défenseurs français William Saliba (g.) et Dayot Upamecano (d.) encadrent le milieu de terrain autrichien Marcel Sabitzer lors du match du groupe D de l'Euro-2024 entre l'Autriche et la France, à Düsseldorf, le 17 juin 2024 (Alberto PIZZOLI)

Aucun but encaissé en deux matches, un Dayot Upamecano retrouvé, un William Saliba enfin épanoui en équipe de France, Didier Deschamps a encore trouvé une charnière centrale solide pour aller loin à l'Euro-2024.

"Vous me connaissez, je n'ai pas besoin de vous le dire, la solidité défensive est essentielle", rappelait Didier Deschamps pendant la préparation.

Avec sa nouvelle doublette Upamecano-Saliba, qui n'a pas laissé passer un seul but depuis trois matches, dont les deux premiers de l'Euro, 1-0 contre l'Autriche et 0-0 contre les Pays-Bas vendredi, le sélectionneur a encore conçu un verrou comme il les aime.

Pour qu'il fonctionne, il a fallu qu'Upamecano retrouve toute sa sérénité, après une fin de saison difficile, et que Saliba confirme qu'il avait sa place.

"J'ai toujours su que j'avais le niveau international", assure le joueur d'Arsenal. "Si le coach fait appel à toi, c'est qu'il pense que tu as le niveau international, je n'ai jamais douté même si au début ça n'a pas été facile. Je commence à avoir beaucoup plus confiance en moi en sélection".

Deschamps avait parle de "choses qu'il aim(ait)" et d'autres qu'il "aim(ait) moins" au sujet de Saliba, mais le joueur avait accepté ces critiques, et il a "chipé" la place à Ibrahima Konaté, qui partait favori pour accompagner "Upa".

- "On se tire tous vers le haut" -

Sous "DD", les grandes compétitions ont déjà favorisé l'émergence d'un défenseur central. Samuel Umtiti a même connu sa toute première sélection dans un quart de finale de l'Euro-2016 contre l'Islande (5-2) pour ne plus lâcher la place et devenir champion du monde deux ans plus tard.

Upamecano avait gagné ses galons au Mondial-2022, alors qu'il comptait sept sélections en deux ans au coup d'envoi du tournoi, et "Ibou" Konaté lui-même semblait avoir conquis au Qatar sa place, préparant la retraite internationale de Raphaël Varane.

Depuis des années, "les titulaires ont mis la barre haut à chaque fois", résume Saliba. "Quand je suis appelé à démarrer un match, je sais que je ne peux pas faire moins. Je pense qu'on se tire tous vers le haut".

Titulaire à l'Euro, "c'est clair que je ne m'y attendais pas", reconnaît-il. "Mais j'ai commencé le dernier match amical (0-0 contre le Canada), j'ai enchaîné avec le premier match de cette compétition, on a enchaîné deux +clean sheets+ (match sans prendre de but), donc on a bien défendu".

Il admet aussi avoir ressenti un peu d'appréhension avant sa première titularisation en grand tournoi. "Le maillot en sélection est plus lourd. Il y a tout un pays derrière toi. En club, c'est juste la ville", développe-t-il.

- "J'aime la concurrence" -

Mais contre les Pays-Bas, il n'a perdu qu'un seul ballon, meilleur statistique de tous les joueurs de champ.

Belle marque de confiance, Deschamps l'aligne même à gauche, lui qui joue à droite à Arsenal. "Au début de ma carrière, j'ai commencé à gauche, et Dayot aussi peut jouer à gauche", balaie Saliba.

"Ça change beaucoup de choses. La plupart du temps je reçois la balle sur le pied gauche, c'est plus difficile pour ressortir la balle, mais mes coéquipiers m'aident", détaille-t-il.

"William a fait une très, très bonne saison", souligne Upamecano, qui de son côté est redevenu le patron intraitable du Mondial-2022.

"C'est vrai que ma fin de saison était un peu compliquée parce que je ne jouais pas beaucoup" au Bayern Munich. "Mais j'ai continué à travailler, j'ai gratté des minutes. Maintenant, je suis totalement focalisé sur l'équipe de France", assure le joueur de 25 ans.

"Dans tous les gros clubs il y a de la concurrence, moi j'aime la concurrence. C'est le coach qui choisi. C'est lui le boss", poursuit le défenseur, impressionnant lui aussi contre les "Oranje" avec ses interventions tranchantes.

Même sur la question des élections législatives anticipées, le duo s'est montré intraitable. "Je ne suis pas un bon client à ce sujet", a dit Saliba, quand "Upa" n'était lui "pas venu parler de ça". Sans doute une façon bien à eux de rester sur la défensive.

eba/smr