"Essayer quoi en fait?", le coup de gueule de Lilian Thuram contre les électeurs RN

Très engagé de longue date dans la lutte contre le racisme et les discriminations, Lilian Thuram était présent au grand rassemblement contre l’extrême droite, mercredi à la place de la République de Paris. Et l’ancien défenseur de l’équipe de France, champion du monde 1998, a poussé un coup de gueule contre les électeurs qui votent avec "légereté" pour le Rassemblement national aux élections législatives pour "tenter", sans penser aux conséquences dévastatrices d’un tel choix.

"Ce n’est pas juste de dire ‘on n’a jamais essayé’ et d’aller voter pour un parti qui prône le racisme"

"Moi, je suis touché, mes enfants sont touchés, ma femme, ma maman, mes amis, donc nous sommes touchés", a-t-il lancé au média Blast. "Et c’est pour cela que je ne comprends pas certaines personnes qui peuvent dire avec légèreté: 'pourquoi pas essayer?' Essayer quoi, en fait? C’est-à-dire, le racisme anti-noir, c’est pas grave? Le racisme anti-musulman, c’est pas grave? La stigmatisation des migrants, c’est pas grave? La stigmatisation des personnes d’une autre sexualité, c’est pas grave? En fait, c’est ça que vous êtes en train de dire? Violenter certains personnes, c’est pas grave? Et je crois qu’il faut arrêter d’être dans une certaine hypocrisie."

"Oui, le racisme fait du mal aux gens, le racisme emmène des gens à une certaine dépression, à une certaine peur", poursuit-il. "Et donc, ce n’est pas juste de dire ‘on n’a jamais essayé’, c’est pas juste d’aller voter pour un parti qui prône le racisme. C’est juste surréaliste. A part si vous êtes totalement égoïste et que vous vous dites: ‘s’il y a du racisme anti-noir, je m’en fous. S’il y a du racisme anti-musulman, je m’en fous.’ On arrive à une certaine violence, ça veut dire que c’est de l’indifférence et je pense qu’il ne faut pas rentrer dans cette forme d’indifférence parce que si nous y entrons, un beau jour, faites très attention. Cette indifférence va se retourner contre vous. Donc je pense qu’il faut défendre une idée de France plus grande que ça."

Son fils Marcus, actuellement présent avec l’équipe de France à l’Euro 2024, avait été le premier joueur des Bleus à s’exprimer sur le danger d’une éventuelle arrivée au pouvoir du RN après la dissolution de l’Assemblée nationale suite aux élections européennes du 9 juin dernier. "Je pense qu’il y a des messages qui sont véhiculés tous les jours à la télé pour aider ce parti à passer", avaut-il déploré. "Il faut aller voter, dire à tout le monde d’aller voter, et surtout, en tant que citoyens, il faut qu’on se batte au quotidien pour que ça ne se reproduise pas et pour que le RN ne passe pas."

Article original publié sur RMC Sport