Espagne: Vilda crie a l'injustice après son licenciement

Espagne: Vilda crie a l'injustice après son licenciement

Son mandat a pris fin au cœur d'une vaste tempête. Après avoir remporté la Coupe du monde féminine 2023 en Océanie, Jorge Vilda a été écarté mardi de son poste de sélectionneur de l’équipe d’Espagne. Le coach de 42 ans, intronisé en 2015, a été informé de son licenciement par un coup de fil de la fédération. "Je me sens aussi bien que possible après avoir été champion du monde, prolongé puis licencié de manière injuste, a-t-il réagi dans la foulée lors d’une interview accordée à la Cadena SER. J’ai la conscience tranquille. Je n’ai pas compris mon licenciement. Je ne me m’y attendais pas. J’étais très motivé pour être aux Jeux olympiques de Paris..."

Au-delà de l’affaire concernant son président Luis Rubiales, fortement critiqué et suspendu par la Fifa, Jorge Vilda a fait les frais de ses relations tendues avec une partie du vestiaire. L’an passé, quinze joueuses s’étaient mises en retrait de la sélection en dénonçant ses méthodes de management et son comportement autoritaire. "J’ai toujours traité les joueuses avec le plus grand respect, se défend le désormais ex-sélectionneur de la Roja. Personne n’a jamais rien dit à mon sujet jusqu’à présent. Cela fait dix-sept ans que je me bats pour le football féminin et je n’ai pas changé (…) Je suis fier de ce que nous avons accompli. Je me souviens de beaucoup de joueuses qui ont participé aux éliminatoires de la Coupe du monde. Elles ont toutes réussi à devenir championnes du monde."

"J’ai pensé qu’il s’agissait d’un geste déplacé"

Invité à commenter les agissements de Luis Rubiales lors de la finale du Mondial face à l’Angleterre, le 20 août dernier (1-0), Jorge Vilda (qui a été filmé en train de toucher la poitrine d’une membre de son staff) est revenu sur le baiser forcé du président de la RFEF à Jenni Hermoso: "Quand j’ai vu les images, j’ai pensé qu’il s’agissait d’un geste déplacé. Je suis entraîneur, ce n’est pas à moi de faire des annonces et de dire s’il faut le renvoyer ou pas."

Il a en revanche démenti être intervenu auprès de l’attaquante pour qu’elle apparaisse dans la vidéo d’excuses de Rubiales (ce qu’elle a refusé): "Non. Sur le chemin du retour, j’ai parlé à certaines joueuses, mais pas à Jenni (…) Je la connais depuis seize ans, je l’ai vue devenir une référence mondiale. Je sais qu’elle et sa famille traversent une période difficile. Je ne lui ai pas parlé. Elle sait que j’ai toujours été avec elle, nous avons eu beaucoup de conversations pendant la Coupe du monde. Elle a été une joueuse clé."

"Je n’applaudirai jamais quoi que ce soit de sexiste"

Vilda a aussi été interrogé sur l’assemblée générale de la fédération espagnole lors de laquelle il a applaudi Rubiales, cinq jours après la finale de la Coupe du monde. Comme beaucoup d’autres dirigeants du foot espagnol: "Je tiens à préciser que je n’applaudirai jamais quoi que ce soit de sexiste ou de contraire au féminisme. Je ne savais pas vraiment ce que j’allais faire lors de cette assemblée. Je pensais qu’il allait démissionner. C’est à ce moment-là qu’il (Luis Rubiales) a fait savoir qu’il me prolongeait et qu’il reconnaissait mon travail. J’ai applaudi toute une direction, qui ne m’a jamais refusé quoi que ce soit depuis qu’on a commencé en 2018. Mais quand vous partez, vous réfléchissez et vous vous dites que vous n’auriez pas applaudi certaines choses."

Malgré une certaine rancœur, Jorge Vilda a tout de même adressé un message d'encouragement à Montsé Tomé, son ancienne adjointe, qui va lui succéder sur le banc de la Roja: "Je l’ai félicitée. Elle a une grande équipe à disposition. Elle va réussir. Je lui souhaite le meilleur."

Article original publié sur RMC Sport