Equipe de France: de privé de Mondial à candidat crédible à droite pour l’Euro… la revanche de Jonathan Clauss

Equipe de France: de privé de Mondial à candidat crédible à droite pour l’Euro… la revanche de Jonathan Clauss

En équipe de France comme au PSG, qui peut compter sur un duo Hakimi-Dembélé déstabilisant depuis le début de la saison, le couloir droit est une arme offensive redoutable. Chez les Bleus, le danger est incarné par l’ailier de débordement Kingsley Coman et le Marseillais Jonathan Clauss, un défenseur latéral très porté vers l’avant, deux joueurs qui ont noué une relation technique intéressante à l’automne. Ils sont encore apparus très complices lors du succès record (14-0) face à Gibraltar, et Jonathan Clauss a pu livrer un match qui lui ressemble, avec des récupération hautes et de l’énergie pour apporter le danger, ponctué par un premier but en sélection et une nouvelle passe décisive.

De quoi asseoir un statut de candidat à une place de titulaire dans un couloir droit déserté par Benjamin Pavard, lors du prochain Euro? Le Marseillais fait ce qu’il faut en tout cas pour se rendre indispensable aux yeux du sélectionneur, qui considérait encore lundi que le débat n’était "pas clos" au poste de latéral droit, que Jonathan Clauss et Jules Koundé se disputent. Car si Coman a été de toutes les compétitions majeures depuis qu’il est international (ndlr, il a seulement raté la Coupe du monde 2018, sur blessure), la porte de l’équipe de France s’est rouverte en 2023 pour Jonathan Clauss, éconduit avant le Mondial qatari, une désillusion qu’il a fallu encaisser et digérer pour mieux rebondir.

"Il fallait faire un travail dessus, confiait-il à la mi-octobre dans l’émission Rothen s’enflamme, sur RMC. J’ai énormément discuté avec quelqu’un pendant deux mois. On a mis pas mal de choses en place. C’est ce qui m’a permis justement d’emmagasiner ces déceptions qui se sont transformées en force à un moment donné. Cela m’a permis de redémarrer fort cette deuxième saison." "J’ai laissé mes émotions de côté", avait également confessé Jonathan Clauss lors du précédent rassemblement.

Le latéral droit a su se remobiliser et se montrer performant dans une défense à quatre avec l’OM pour convaincre son sélectionneur de le rappeler, alors que Didier Deschamps avait assumé de ne pas le retenir au Mondial pour une question de système, "la principale raison". Dans l’esprit du sélectionneur, Jonathan Clauss était catalogué dans la rubrique des pistons, vu comme un joueur de percussion façonné par un système à trois défenseurs centraux, susceptible de bouleverser le sacro-saint équilibre de son équipe. Mais Didier Deschamps a fini par revoir son jugement.

À droite, une hiérarchie se dessine

"J'avais déjà un peu évoqué son cas lors du précédent rassemblement, j'ai réfléchi et je l'ai pris cette fois-ci, soulignait Didier Deschamps le mois dernier. Il y a une question de concurrence. De par ce qu'il réalise à ce poste-là, où il n'avait pas joué la saison dernière, il est plus régulièrement sur ses qualités en tant que latéral droit." Une conversation franche avec le sélectionneur à l’occasion du grand retour de Clauss à Clairefontaine a également joué un rôle clé dans ce retour au premier plan du Marseillais.

"Il avait des choses à me dire. À la base, moi je n’avais pas forcément de choses à dire. Mais il m’a aussi laissé libre de donner mon point de vue, et ça nous a permis de chacun s’exprimer sur pas mal de choses. De mon côté, ça m'a fait du bien de pouvoir discuter avec lui", expliquait Jonathan Clauss à RMC.

Libéré d’un poids, le latéral marseillais a ensuite prouvé à son coach qu’il était capable de reproduire en équipe de France ce qu’il fait de mieux avec l’Olympique de Marseille. Passeur décisif pour Kylian Mbappé contre les Pays-Bas (2-1), un match qu’il savait crucial pour son avenir en sélection, Jonathan Clauss a évacué les quelques doutes qui subsistaient encore sur son cas en livrant une prestation complète. Sans rien sacrifier de son poids offensif sur l’autel de l’équilibre collectif et défensif si cher à son sélectionneur.

Contre Gibraltar, il n’a pas échappé au sélectionneur que le latéral marseillais s’est une fois de plus régalé offensivement, comme face aux Pays-Bas. Mais comme à son habitude et fidèle à ses convictions, Didier Deschamps n’a pas voulu tirer de conclusions trop hâtives: "S'il y a bien un mot que je n'utilise jamais, c'est celui de certitude." Ce dimanche matin, sur le plateau de Téléfoot, Deschamps a au moins concédé que l'intéressé, qui était assis à ses côtés, avait de bonnes chances de partir en Allemagne cet été. Reste qu’une hiérarchie à ce poste de latéral droit semble se dessiner ces dernières semaines, avec un net avantage donné à Jonathan Clauss, aligné d’entrée pour la troisième fois consécutive samedi. Une tendance que le dernier match de l’année, en Grèce (mardi à 20h45), pourrait confirmer.

Article original publié sur RMC Sport