EA FC 24: le successeur de FIFA 23 est-il un bon jeu?

EA FC 24: le successeur de FIFA 23 est-il un bon jeu?

EA Sports FC 24 est amusant. Non, il n'est pas radicalement différent malgré son nouveau nom. Et donc certains défauts frustrants de FIFA demeurent. La nouvelle édition du jeu vidéo de football - rebaptisé pour la première fois en 30 ans en raison de la fin du partenariat historique avec la fédération internationale - sort officiellement ce vendredi 29 septembre sur toutes les plateformes (PC, Xbox, PlayStation). Les plus pressés ont pu y jouer en accès anticipé pendant une semaine et ainsi découvrir en avant-première les deux principales nouveautés parmi d'autres: l'intégration des footballeuses dans Ultimate Team et les "styles de jeu".

Ultimate Team, le mode de jeu le plus populaire et le plus lucratif pour EA Sports, permet désormais de jouer avec des équipes mixtes. Pour la première fois, il est donc possible d'aligner ensemble Kylian Mbappé, Wendie Renard et Ada Hegerberg dans une même équipe. Ce qui a le mérite de mettre un coup de projecteur énorme sur les meilleurs talents du football féminin et donc de contribuer comme jamais à la représentation de la discipline.

Équipes mixtes, sauf en défense?

Les statistiques entre joueuses et joueurs sont normalisées pour que le mélange fonctionne, et parce qu'EA FC 24 assume son slogan de "jeu universel" et surtout de ne pas être une simulation pure et dure de la réalité (il était déjà possible de mélanger contemporains, retraités et légendes décédées). Par conséquent, une note 90 a la même valeur sur la carte de la Ballon d'or et championne du monde espagnole Alexia Putellas que sur celle de Mohamed Salah.

Avec toutefois une limitation inévitable que tout utilisateur d'Ultimate Team doit prendre en considération face aux meilleurs adversaires: la corpulence des joueuses. Pour la grande majorité des défenseures, leur petite taille par rapport aux standards masculins fait qu'elles ne sont pas compétitives. Non seulement elles sont dominées dans le jeu aérien, en particulier sur coups de pied arrêtés, mais elles ne peuvent pas non plus bénéficier de la course dite "longue", qui donne la possibilité de rattraper les sprinteurs au bout de quelques secondes en dépit de statistiques de vitesse désavantageuses. Ce qui rend William Saliba, 83 en note générale, meilleur qu'Irene Paredes qui affiche 88.

Les "Playstyles", une nouveauté à ajuster

Deuxième nouveauté majeure, qui concerne tous les modes de jeu: les "Playstyles" ou "Styles de jeu". C'est ce qui distingue principalement EA FC 24 de ses prédécesseurs, mais aussi ce qui affaiblit l'équilibre intéressant de FIFA 23, le meilleur cru depuis le 17. Il s'agit de modificateurs, qui confèrent des attributs spéciaux en passes, attaque, contrôle, défense ou physique. Il en existe une trentaine. "Passe incisive", par exemple, augmente l'effet et la précision des passes de manière significative. Plusieurs centaines de joueurs ont ce trait. Mais il existe aussi "Passe incisive+", qui est réservé au gratin. Une version évoluée réservée à Kevin De Bruyne, Harry Kane et Nadine Kessler entre autres.

Ces "Playstyles" apportent une variété bienvenue aux matchs et une dose supplémentaire de reproduction de ce qui est vu à la TV. Mais les signatures qui dopent la conduite de balle et la vitesse sont peut-être un peu trop fortes. Le déséquilibre est plus ou moins tolérable dans les modes hors-ligne ou le mode "Saisons" avec les équipes réelles. Dans Ultimate Team, où le jeu est déjà plus rapide avec les stats structurellement revues à la hausse, cela devient déroutant. Ce qui fait que Moussa Diaby, Delphine Cascarino, Randal Kolo Muani ou encore Darwin Nuñez sont tout aussi redoutables que Kylian Mbappé et Vinicius Junior.

En match, une fois passés les menus encore peu ergonomiques et les superbes nouvelles cinématiques immersives, les sensations manette en main restent bonnes d'une manière générale. Le jeu propose plus d'inertie, moins d'assistance sur les passes en profondeur mais aussi sur la gestion de la défense. Ce qui peut nécessister un temps d'adaptation pour ceux qui maîtrisaient les mécaniques précédentes, mais aussi les joueurs occasionnels face à ceux qui savent placer les accélérations et les gestes techniques efficaces. D'autant que les latéraux sont régulièrement coupables de laxisme sur le placement et que les gardiens sont très frustrants sur les sorties dans les pieds et les tirs de loin. Ce qui sera peut-être ajusté dans une mise à jour.

Article original publié sur RMC Sport