Droits TV de la Ligue 1: Jaume Roures explique pourquoi, selon lui, la LFP n'obtiendra pas le milliard espéré

Droits TV de la Ligue 1: Jaume Roures explique pourquoi, selon lui, la LFP n'obtiendra pas le milliard espéré

Si Jaume Roures souhaitait tester sa popularité en France après le fiasco Mediapro, à quelques jours du lancement du prochain appel d'offres pour les droits TV de la Ligue 1, le fondateur et patron du groupe audiovisuel espagnol sait désormais à quoi s'en tenir. "N'est-ce pas le comble de l’audace que de voir ce sombre personnage venir donner son avis sur ce sujet ?", a tweeté, cinglant, l’économiste du sport Christophe Lepetit, en réponse à l’interview exclusive que Jaume Roures a accordé à RMC Sport.

Trois ans après l’effondrement de Mediapro, qui a bouleversé l’équilibre financier du football français, Jaume Roures a évoqué le marché des droits TV et l’ambition de la LFP, qui espère atteindre atteindre le milliard d’euros pour les revenus audiovisuels globaux englobant les droits domestiques et internationaux (valorisés à seulement 80 millions d’euros par saison actuellement).

Jaume Roures appelle à "une réflexion sur le football français"

Le patron de Mediapro ne croit pas la LFP capable de percer le plafond de développpement auquel elle se heurte depuis plusieurs années. "Je ne crois pas que les GAFA participeront à ce processus, ni pour le domestique, ni pour l’international. A mon avis, les acteurs ne seront pas très nombreux", s’avance-t-il. Pour Jaume Roures, le problème se situe en partie au niveau des diffuseurs, mais concerne également le produit.

"Le modèle du football français est trop basé sur la vente des joueurs. C’est très difficile de constituer une référence si les meilleurs joueurs quittent le championnat au bout d'une saison. Il y a aussi le problème des horaires. La plupart des matchs sont joués dans la même tranche horaire en Ligue 1. La crise avec Mediapro en 2020 n’a emmené personne à faire une réflexion sur le football français. La situation actuelle n’est pas celle qu’on pouvait attendre. Je ne crois pas que l’appel d’offres qui arrive atteindra le milliard. Même si Canal et DAZN ont une participation active. Autre problème, par exemple, faire une Ligue avec 18 équipes et pas 20. Ça enlève des dates aux calendriers, les meilleures Ligues du monde comme l’Italie, l’Espagne ou l’Angleterre sont toujours à 20. Qu’il y ait des bonnes et des moins bonnes équipes c’est pareil partout, ce n’est pas un problème spécifique à la France."

Pour le cycle 2020-2024, Amazon paie 250 millions d’euros par an pour 80% des matches récupérés après la défaillance Mediapro, tandis que Canal+ règle une facture qui s’élève à 332 millions d’euros par saison pour deux affiches. Free, diffuseur des droits numériques, paie 42 millions d’euros par an.

Article original publié sur RMC Sport