Droits TV de Ligue 1: les contours du prochain appel d’offres et les stratégies des chaînes candidates

Droits TV de Ligue 1: les contours du prochain appel d’offres et les stratégies des chaînes candidates

Le feuilleton des droits télévisés est de retour. Le lancement du prochain appel d’offres du championnat de France pour la période 2024-2028 est déjà programmé. Ce sera le 12 septembre, date à laquelle les différentes chaînes recevront par mail le détail des différents lots. Pour rappel, lors des dernières enchères Amazon a acquis huit matchs par journée de Ligue 1 pour 250 millions d'euros (plus les coûts de production à 25 millions d'euros par an) lors d’un gré à gré. Canal + est lui chargé de diffuser deux matchs par journée pour 332 millions d'euros par an. La chaîne cryptée, on l'oublie souvent, reste donc le financier principal du football français.

Cette fois-ci, la Ligue de football professionnelle a décidé de simplifier les choses. Le but: construire un appel d’offres plus lisible avec dans un premier package le meilleur de la Ligue 1 et dans l’autre du volumineux. Les rencontres seront donc réparties en deux lots. Dans le lot 1, il y aura le choix 1 (dimanche 21h), le choix 2 (samedi 21h) et le choix 4 (samedi 17h). Le lot 2 sera lui composé des choix 3 (vendredi 20h45) et des lots 5,6,7,8 et 9. Ces premiers packages pourrait compter chacun un magazine mais cela n’est pas encore décidé. Ajoutez à cela, un dernier lot digital "réajusté" après celui attribué à Free Ligue 1 contre 42 millions d’euros.

Amazon ne veut pas faire de folie

Comme déjà indiqué par son président Vincent Labrune, LFP vise l’objectif du milliard d'euros pour la diffusion de la Ligue 1. Le tout en incluant les droits internationaux. Pendant l’été, les futurs candidats ont donc entamé la préparation de leur stratégie. Certains commencent déjà à avancer leurs pions avec prudence. C’est le cas de Free Ligue 1, qui, en coulisses, dit avoir déjà envie de se repositionner sur le lot digital. Mais hors de question de le surpayer. Le média estime s’être installé dans le paysage du football français, en particulier dans sa quatrième année de contrat. Mais l’application en ligne attend de connaître le détail de la nouvelle version de son lot décidée par la Ligue.

De son côté, Amazon a réussi à s’imposer discrètement mais sûrement dans la diffusion de notre championnat. Le géant américain, qui n'a jamais dévoilé ses audiences, est lui aussi prêt à refaire des offres mais de façon pragmatique, là aussi en surveillant les montants atteints. Objectif pour la chaîne: ne pas faire de folie. Prime Vidéo sait aussi qu’il peut fermer ses services du jour au lendemain, comme il s’appuie sur une rédaction avec majoritairement des journalistes pigistes. Depuis son arrivée sur le marché, Amazon a d’ailleurs toujours refusé la distribution de son Pass Ligue 1 par Canal +.

DAZN en candidat solitaire

Après le bras de fer engagé avec la LFP lors du dernier appel d’offres, Canal + apparaît aujourd’hui en position de force. La chaîne cryptée a d’ailleurs annoncé ce mois-ci son alliance avec DAZN. Un nouvel allié qui, selon nos informations, entend se positionner seul et déposer au moins une offre. Mais très rapidement, il pourrait être le partenaire idéal pour une co-diffusion alors qu’il verse déjà 50 millions d’euros au média dirigé par Maxime Saada. L’ambition du "Netflix du Sport" est claire: il veut s’appuyer sur ce partenariat pour montrer qu’il est crédible et qu’il apporte plus de garantie qu’un ancien candidat comme Mediapro. D’ailleurs en 2021, au moment de la remise en jeu des lots de Mediapro, il avait déjà fait une offre d’environ 150 millions d’euros.

Dans cette recherche d’un potentiel nouveau co-diffuseur, après RMC Sport (sur la Ligue des Champions), Canal + aurait déjà tenté une approche auprès de beIN Sports. Mais le groupe qatari aurait expliqué ne pas vouloir prendre de risque. La stratégie de beIN reste elle inchangée: être rationnel et réfléchi dans les dernières minutes. L'entreprise explique aujourd’hui faire de gros bénéfices. "Nous disposons d’un portefeuille de droits et d’un plan d’affaires équilibrés et proportionnés. Nous attendrons de voir quels sont les packages et ferons ce qui est logique pour notre succès à long terme", confie une source. beIN a d’ailleurs déjà lancé une étude auprès de ses abonnés pour connaître leurs attentes. Mais cette fois-ci la concurrence sera encore plus rude avec de nouveaux acteurs comme DAZN. La LFP apparaît aujourd’hui très sereine et a pris le temps de présenter la structure de son appel d’offres "new look" aux différents médias.

Article original publié sur RMC Sport