Droits TV de la Ligue 1 non attribués: et maintenant, que va-t-il se passer?

Droits TV de la Ligue 1 non attribués: et maintenant, que va-t-il se passer?

"Vincent Labrune va renter dans son élément, là où il adore être, au cœur des négociations en direct". Cet observateur avisé des appels d’offres estime que le match commence vraiment maintenant pour la Ligue de football professionnel (LFP). Cet appel à candidature pour les droits TV de la Ligue 1 avait été préparé depuis de longs mois et l’hypothèse d’un appel d’offres infructueux avait été anticipée en interne.

Le mouvement d’humeur de Canal+ avait été envisagé, mais sans doute pas dans ces proportions avec une lettre rendue publique pour annoncer que la chaîne ne participerait pas. Cette action, qui va à l’encontre du règlement de l’appel à candidature comme l’a rappelé Vincent Labrune dans son courrier de réponse au patron de Canal Maxime Saada, a clairement participé à l’infructuosité de la procédure.

Une nouvelle phase

La Ligue va donc maintenant prendre contact avec les candidats qui ont déposé un dossier qualitatif, mais aussi tous les autres acteurs qui seraient intéressés par la diffusion du foot français.

"Et je peux vous dire qu’il y en a", jure-t-on au sein de la LFP.

Parmi eux, DAZN, qui avait beaucoup communiqué sur son envie d’investir le marché français. La firme britannique a bien déposé un dossier qualitatif, ce qui lui a permis d’exposer son projet éditorial pour la première fois aux dirigeants du ballon rond français. La plateforme a pu aussi montrer sa garantie financière et la solidité de sa structure, qui a été validée par les experts financiers. Selon les informations de RMC Sport, le milliardaire Leonard Blavatnik, actionnaire de DAZN, aurait personnellement pesé pour rassurer sur ce point. Le problème pour DAZN, et beIN Sports qui s’est aussi positionné sur tous les lots, c’était donc le prix affiché par la LFP, trop élevé, à partir duquel devaient débuter les enchères financières.

Canal+ pourrait participer aux négociations

La règle du gré à gré c’est qu’il n’y en a pas. Pas de contrainte. La LFP vendra son produit comme elle l’entend avec qui elle veut, avec donc une grande liberté. Les discussions peuvent durer jusqu’au début du championnat, dont la première journée est programmée en août 2024. Selon nos informations, Amazon, actuel diffuseur de la Ligue 1 n’a pas souhaité déposer de dossier qualitatif préférant justement axer sa stratégie sur ces négociations en direct.

Canal+ souhaitera sans doute aussi participer à ces négociations de gré à gré, si la Ligue l’accepte, mais sans se presser. La chaîne du groupe Vivendi aurait tout intérêt à jouer la montre en maintenant une pression sur le marché, notamment sur les acteurs susceptibles de trouver un accord avec elle. D’ailleurs, des discussions auraient débuté entre les deux partenaires DAZN et Canal+.

L’objectif de la LFP sera de se rapprocher au maximum du prix de réserve global de ses cinq lots (matchs en direct et magazines). Il est fixé à 825 millions d’euros. Les dirigeants de la Ligue pourraient aussi profiter de la consultation en cours sur les droits internationaux pour tenter de faire converger des intérêts auprès de différents acteurs du marché. Le match ne fait que débuter.

Article original publié sur RMC Sport