Le désir de Guyane de l’écrivain Jean Rolin

L'écrivain Jean Rolin.  - Credit:Philippe Matsas/Leextra via opale.photo
L'écrivain Jean Rolin. - Credit:Philippe Matsas/Leextra via opale.photo

« Un désir irrépressible d'y aller voir », voilà ce qui guide les pas de Jean Rolin. Après avoir fait danser sa plume sur Le Pont de Bezons (POL) et offert à son lecteur une mémorable Traversée de Bondoufle (POL), notre écrivain aux semelles de vent la promène sur la Côte d'Azur à la recherche d'une consœur disparue, Katherine Mansfield. Du moins était-ce le projet initial avant que sa boussole ne s'affole et remplace les rivages azuréens par les vasières de Cayenne.

Comment ? Pourquoi ? Après avoir gagné Bandol et envisagé de relier Menton à pied, lieux de villégiature de l'écrivaine, le narrateur se découvre bientôt dépourvu face au « pullulement » d'auteurs illustres ayant écrit, avant lui, sur la Riviera. « Confronté à une telle profusion, mon projet me parut mesquin », reconnaît-il avant d'expliciter son désir de Guyane, né du visionnage d'une scène du film Papillon, où l'on voit Steve McQueen et Dustin Hoffman tenter de capturer des papillons pour les remettre à un agent du bagne de Cayenne.

Rire à la folie

Quel lien peut-il donc exister entre les conditions de vie des forçats et la grâce des lépidoptères ? Dans le film de Schaffner, il est dit que ces insectes colorés sont utilisés pour teindre les billets de dollars – légende balayée au profit de la trajectoire d'un certain Eugène Le Moult, naturaliste français, « l'inventeur de cette association du bagne et des papillons ».

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