Cyclisme: Lance Armstrong révèle comment il a réussi à passer les tests antidopage malgré sa triche

C’était en janvier 2013 à la télé américaine. Déchu de ses sept victoires de suite sur le Tour de France (1999-2005), Lance Armstrong avouait pour la première fois s'être dopé au cours d’une interview donnée à Oprah Winfrey. "Je vois cette situation comme un gros mensonge que j'ai répété de nombreuses fois, confiait le Texan. J'ai pris ces décisions, ce sont mes erreurs. Je suis là pour dire que je suis désolé. Tout est de ma faute. Je vais passer le reste de ma vie à tenter de regagner la confiance des gens."

Il reconnaissait au passage avoir pu intimider ceux qui avaient toujours refusé l'histoire "mythique, parfaite", dans laquelle il avait fini par "se perdre", cette image de survivant du cancer capable d'écraser la plus grande course du monde à la seule force de ses mollets et de sa volonté. Dix ans plus tard, Armstrong, aujourd’hui âgé de 52 ans, s’est confié sur les méthodes qui lui ont permis de tromper son monde.

"L'EPO quitte le corps très rapidement"

Invité du podcast Club Random, animé par le comédien américain Bill Hamer, l’ancien leader de Discovery Channel raconte avoir profité de la "courte durée de vie" des produits qu’il pouvait prendre. Autrement dit, il s'injectait des doses indétectables pendant un certain temps et s'appuyait sur un protocole bien rôdé pour ne pas être pris par la patrouille.

"Il s’agissait de déjouer le système. J'ai toujours dit et je peux le répéter à nouveau : j'ai été testé 500 fois et je n'ai jamais échoué à un test antidopage. Ce n'est pas un mensonge. C'est la vérité. Il n'y avait aucun moyen de contourner le test. Quand je pissais dans le gobelet et qu'ils analysaient ma pisse, c'était ok. La vérité, c'est que certaines de ces substances, principalement celle qui était la plus bénéfique, avait 'une durée de vie" de quatre heures. Certaines substances, comme le cannabis, ont 'une durée de vie' beaucoup plus longue", a-t-il expliqué, dans des propos rapportés par le journal The Independent.

Et de poursuivre : "Vous pouvez fumer un joint, aller travailler et être contrôlé positif deux semaines plus tard, car la 'durée de vie' est beaucoup plus longue. Avec l'EPO, vous avez 'une durée de vie' de quatre heures. Ça quitte le corps très rapidement." En 2013, Armstrong avait reconnu avoir eu recours au cocktail "EPO, transfusions sanguines et testostérone". L'EPO (érythropoïétine) fut dans les années 90 le nec plus ultra du dopé, jusqu'à la mise en service sur le Tour 2001 d'un test de détection par le laboratoire de Chatenay-Malabry. Cette hormone induit une hausse de la production des globules rouges et favorise l'oxygénation des muscles et donc l'endurance.

Article original publié sur RMC Sport