Crise à la FFF: le directeur juridique confirme que les relations "hors codes" de Le Graët avec les femmes étaient connues

Crise à la FFF: le directeur juridique confirme que les relations "hors codes" de Le Graët avec les femmes étaient connues

Audionné mardi par des députés, Noël Le Graët était resté vague sur de nombreux sujets en les invitant à demander aux cadres de la Fédération Française de Football qui maîtrisaient mieux les dossiers que lui. Avec le passage de Jean Lapeyre ce jeudi, c'est chose faite.

Au moins en partie puisque les membres de la commission d'enquête concernant les dysfonctionnements au sein de plusieurs fédérations sportives n'ont pas vraiment semblé satisfaits de toutes les réponses ou non-réponses que le directeur juridique de la FFF a pu leur fournir. Epinglé par le rapport ministériel, l'intéressé a contesté "avec véhémence" avoir contribué au climat sexiste au sein de l'instance.

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Entendre des choses mais ne pas les voir

Noël Le Graët s'étant mûré dans un silence, sur conseil de ses avocats, au sujet des différentes accusations contre lui qui font l'objet d'une procédure judiciaire, les députés ont tenté d'en savoir plus par l'intermédiaire de Jean Lapeyre. Le diecteur juridique de la FFF a martelé ne pas avoir été "témoin" de comportements inappropriés ou problématiques de l'ancien président de la '3F' avec les femmes.

"Il y a des choses qui circulent que l’on sait mais on n’y a pas forcément assisté", a ainsi enchaîné le salarié de la fédération au terme d'un imbroglio entre lui et les membres de la commission.

Si lui assure avec faire le distinguo entre ces deux éléments différents, il a eu l'impression que les députés faisaient, eux, l'amalgame. Après un vif démenti des élus et éclaircissement de cette incompréhension, celui qui assistait aux comités directeurs et aux comités éxécutifs de la FFF a confirmé: "Je n’ai jamais assisté à Monsieur Le Graët disant quelque chose à quelqu’un alors que j’étais là."

"On le savait depuis longtemps"

Après avoir longtemps manié les mots pour esquiver de répondre clairement aux questions des députés, Jean Lapeyre a fini par lâcher quelques éléments. En tirant le fil de ses propos, les membres de la commission ont fini par obtenir ce qu'ils souhaitaient: oui le comportement potentiellement problématique de Noël Le Graët avec les femmes était connu à la FFF.

"Ont circulé à la Fédération essentiellement les textos qu’il enverrait (sic) à certaines femmes. Voilà. Cela a circulé essentiellement quand il y a eu l’inspection du ministère", a fini par indiqué le directeur juridique de l'instance. "Je suis incapable de vous dire, de vous donner une date ou quoi que soit. Comme ça c’est difficile à dire à brûle-pourpoint… sans doute au moins des mois. Disons quelques années, oui sans doute mais franchement c’est difficile de vous faire comprendre car visiblement je ne peux pas être entendu là-dessus."

Les membres de la commission ont ensuite signalé à Jean Lapeyre qu’il ne leur appartenait pas de trancher si Noël Le Graët était coupable ou non des faits qui lui sont reprochés. Après ce rappel, et face à l’agacement visible des élus sur son manque de réponse claire, le directeur juridique s’est montré plus prolixe à quelques minutes de la fin de son audition.

"C'était dans le tempérament, enfin dans le caractère, de Noël Le Graët d'avoir des relations un petit peu hors codes avec des femmes", a concédé celui qui a souligné se concentrer uniquement sur l'aspect sportif du juridique pour la Fédération. Oui ça on le savait."

"On le savait depuis longtemps mais je rajouterai quand même que l’on savait que cela n'a jamais dépassé certaines limites. Quand même… c'est à préciser quand même."

Lapeyre reconnait un comportement "lourdingue" de Le Graët

Comme pour Noël Le Graët lors de son passage mardi, les membres de la commission à l'Assemblée nationale ont demandé à Jean Lapeyre sa définition d'un comportement inapproprié vis-à-vis d'une femme. Si l'ancien président avait été quelque peu embarassé par cette question, le directeur juridique a lui paru répondre à côté.

"D’après ce que j’en sais et ce qui a été dit, notamment pour les textos, c’étaient des invitations à venir boire du champagne ou ce genre d’insistance. Mais jamais une personne qui a été dans cette situation n’est venue dire qu'il avait été très au-delà, qu’il était approché d’elle, qu'il l'avait embrassé voire plus ou quoi que ce soit", a ainsi indiqué le salarié de la FFF qui a insisté sur le peu d'échanges qu'il entretenait avec 'NLG' au quotidien. Cela n’a jamais, jamais, jamais été dit. Oui c'était lourdingue, oui cela allait peut-être au-delà de ce qu’il fallait mais de façon très sûre, il n’y a jamais un écho ou quelqu’un qui dit que Noël Le Graët lui avait fait ci ou ça, l'avait embrassé de force ou pire."

Et Jean Lapeyre de conclure sur Noël Le Graët face à l’insistance des élus, agacés d’avoir été comme baladés par le directeur juridique de la FFF: "Cela circulait mais pas avec un caractère de gravité excessive."

Article original publié sur RMC Sport