Comment la censure a créé Elon Musk

Donald Trump et Elon Musk lors du lancement de SpaceX Starship à Brownsville, au Texas, le 19 novembre 2024.   - Credit:Brandon Bell / Pool / via REUTERS
Donald Trump et Elon Musk lors du lancement de SpaceX Starship à Brownsville, au Texas, le 19 novembre 2024. - Credit:Brandon Bell / Pool / via REUTERS

Alors que Meta annonce l'arrêt du fact-checking et que les tensions montent entre l'Europe et X (ex-Twitter), Fabrice Epelboin, professeur à Sciences Po et spécialiste des réseaux sociaux, explore les divergences fondamentales entre les visions américaine et européenne de la liberté d'expression.

Le Point : Meta a annoncé la fin du fact-checking. Qu'est-ce que cela signifie concrètement ? La démocratie est-elle en danger ?

Fabrice Epelboin : Dire que Meta met fin au fact-checking ne signifie pas la disparition de tous les filtres sur la plateforme. Les contenus illégaux aux yeux de la loi seront toujours censurés. En réalité, les mécanismes de modération évoluent. Au lieu de s'appuyer sur des équipes de fact-checkers, Meta privilégiera désormais des outils comme les community notes.

Les community notes consistent à laisser des utilisateurs pré-qualifiés ajouter eux-mêmes des infirmations ou des annotations contextuelles sous les publications, puis à voter pour rendre une note visible de tous ou, au contraire, l'enterrer. C'est un mécanisme participatif, déjà utilisé sur X, et qui donne une plus grande responsabilité à la communauté pour identifier et contextualiser les contenus trompeurs. Ces notes visent à remplacer le rôle joué par les fact-checkers traditionnels jusqu'ici, mais sans la même centralisation, et sans intervention institutionnelle.

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